Le Sénégal reste toujours sur la liste rouge des pays où l’indice de perception de la corruption est le plus élevé. Autrement dit, notre pays n’a pas évolué dans le bon sens depuis 2016. L’Indice de perception de la corruption (IPC), publié cette année, peint un tableau sombre de l’état de la corruption dans le monde.
La crise sanitaire que subit l’humanité, marquée par la seconde vague de l’épidémie du Covid-19, n’est pas seulement une crise sur le plan sanitaire et économique mais également une crise sur le plan de la corruption.
D’où la nécessité pour le Sénégal en particulier, d’après les rédacteurs de ce rapport, de faire beaucoup d’efforts pour sortir de la zone rouge. C’est-à-dire, dépasser le score de 50/100. Le Sénégal qui reste confiné depuis 2016 dans la zone rouge avec le même score de 45/100.
Les indicateurs montrent à suffisance que le Sénégal se situe toujours dans cette liste rouge de l’Ipc. Le rapport précise que ce phénomène se manifeste par l’impunité croissante, affirmée, voulue et entretenue par le chef de l’Etat, cause principale de l’inefficacité de la lutte contre la corruption.
L’absence de mesures fortes contre la propagation de la corruption au niveau central et territorial. L’absence de reddition des comptes des marchés passés sous le régime du décret n°2020-781 du 18 mars 2020 dérogeant au Code des marchés publics (principalement les ministères de la Santé, du Développement communautaire, du Tourisme).
La crise dans le secteur de la Justice. La forte implication de l’Exécutif dans le système judiciaire. L’inertie de l’Assemblée nationale dans la lutte contre la corruption.
Pourquoi notre pays conserve sa note de 45 / 100 depuis 2016…
La stagnation du Sénégal dans la zone rouge après une période de progression (36/100 en 2012, 41/100 en 2013, 43/100 en 2014, 44 en 2015), d’après le rapport, est due à un affaiblissement réel de la volonté politique effective de lutter contre la corruption.
Mais également à une situation de mal gouvernance actée par un accroissement volontaire et inquiétant de l’impunité. Le score du Sénégal n’a pas changé depuis 2016, année durant laquelle la progression constatée s’est arrêtée.
Depuis lors, notre pays continue de stagner dans la zone rouge avec une sous-moyenne de 45/100. Il garde toujours son score et reste dans la zone rouge à l’instar de tous les pays de l’UEMOA et de ceux de la CEDEAO sauf le Cap-Vert qui a obtenu une note de 58/100. Si le Sénégal stagne depuis 2016 au niveau de la liste rouge, c’est, selon le Forum Civil du Sénégal, dû à des phénomènes visibles.
Birahim Seck et ses amis parlent entre autres de l’impunité croissante, affirmée, voulue et entretenue par le chef de l’Etat et qui serait la cause principale de l’inefficacité de la lutte contre la corruption au Sénégal.
Ils évoquent aussi l’absence de mesures fortes contre la propagation de la corruption aux niveaux central et territorial, l’absence de reddition des comptes des marchés passés sous le régime décret n°2020- 781 du 18 mars 2020 dérogeant au Code des marchés publics (principalement : ministère de la Santé, ministère du Développement communautaire, ministère du Tourisme).
Autres facteurs expliquant la persistance de la corruption au Sénégal, la crise dans le secteur de la Justice, la forte implication de l’exécutif dans le système judiciaire, l’inertie de l’Assemblée nationale dans la lutte contre la corruption, la marginalisation du contrôle interne des administrations incarné par les Inspections internes.
Last but not least, il y a le maintien de l’illégalité au sein des instances de Régulation comme l’ARMP, la CENA etc. qui affaiblit l’exercice de leurs missions et altère leur crédibilité auprès des citoyens. Sans compter ce que Birahim Seck et ses amis appellent la « mise entre parenthèses de la Cour de Répression de l’enrichissement illicite ».
A noter aussi que la plupart des pays n’ont guère progressé dans la lutte contre la corruption en près de dix ans. En plus, 2/3 des pays ont un score inférieur à 50. Ce qui veut dire que le Sénégal a de la compagnie ! L’analyse montre que la corruption non seulement fragilise la réponse sanitaire mondiale à la Covid-19, mais encore contribue à approfondir la crise démocratique en cours.
L’Indice de perception de la corruption et des instruments de mesure du genre convergent vers le même objectif qui consiste à sensibiliser l’opinion publique sur l’état de la corruption et à susciter la volonté politique des gouvernements à lutter effectivement contre le phénomène. L’Indice de Perception de la Corruption (IPC) 2020 couvre 179 pays.
Silèye MBODJI
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