Le 1er décembre 1944, les forces coloniales françaises ont tiré sur plus de 1.600 soldats dans le camp militaire de Thiaroye, près de Dakar, abattant des centaines d’entre eux, selon les historiens. Ces soldats réclamaient le versement de leurs soldes.
Un drame à jamais dans l’Histoire. Il y a 80 ans, les forces coloniales françaises commettaient un «massacre» contre des tirailleurs africains dans le camp militaire de Thiaroye, à 15 kilomètres de Dakar. Le 1er décembre 1944, aux alentours de 9 h 30, plus de 1.600 soldats venus de plusieurs colonies françaises ont été victimes des tirs de mitraillette – entre autres – alors qu’ils étaient désarmés, selon les historiens.
Pour rappel, ces anciens combattants prisonniers de guerre des Allemands pendant près de quatre ans dans les Frontsalags devaient recevoir une solde avant d’être démobilisés et de rentrer dans leurs pays respectifs.
Embarqués dans un bateau en France en direction du Sénégal, c’est deux semaines après leur arrivée que les tirailleurs réclament leurs salaires, certains refusant de quitter le camp militaire de Thiaroye avant d’être payés.
DIRECT| Commémoration 80e anniversaire du Massacre de Thiaroye https://t.co/nQvldzZUGr
— Bassirou Diomaye Faye (@PR_Diomaye) December 1, 2024
Des bilans divergents
Après avoir tiré sur les soldats, les autorités françaises admettent la mort d’au moins 35 personnes, 35 autres auraient été blessées et 34 condamnées. Plusieurs historiens avancent un nombre de victimes bien plus élevé, jusqu’à plusieurs centaines.
Jeudi 28 novembre, Emmanuel Macron a reconnu «le massacre» contre les tirailleurs, avait annoncé le président sénégalais Bassirou Diomaye Faye qui a salué un «pas important» vers la vérité dans un entretien avec l’AFP.
«La France a reconnu ce massacre comme elle ne l’a jamais fait», a-t-il déclaré. Bassirou Diomaye Faye a donc envisagé la possibilité d’une future demande d’excuses de la part de la France. «Reconnaître qu’on a perpétué (perpétré) un massacre doit évidemment avoir comme incidence de s’amender. Sans être dans la surenchère, nous pensons que, de façon naturelle, c’est ce qui doit suivre», a-t-il poursuivi.
‼️Cette photo de M’Bap Senghor est le seul potrait d’une victime du massacre de Thiaroye, selon le CNRS.
À droite, le dossier de M’Bap Senghor porte le tampon « N’a pas droit à la mention « mort pour la France » », daté du 20 mai 1953
Photo d’archive 📸: CNRS pic.twitter.com/W72MypjfK5
— 💙꧁𝔈𝔩~𝘗𝓲𝘉è~𝕵ℛ𓃵꧂❤️🦁🇸🇳 (@LayeSeckSeckFCB) December 1, 2024
En 2014, lors des 70 ans du tragique événement, François Hollande reconnaissait «la répression sanglante» qui avait entraîné la mort de 70 tirailleurs sénégalais.
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