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Il déclare vivre en Belgique mais perçoit le chômage au Sénégal depuis des années

L’employeur du suspect a admis qu’il avait rentré des cartes au syndicat pour permettre à l’homme de toucher des indemnités

Le parquet général a requis devant la cour d’appel de Liège une peine de 120 heures de travail, mais surtout le remboursement des allocations de chômages indûment perçues par un habitant de Marche-en-Famenne âgé de 63 ans alors que celui-ci était retourné dans son pays d’origine, le Sénégal.

Cela faisait plusieurs années que l’intéressé avait quitté la Belgique. Il y gérait même une société de vente de pneus tout en percevant des allocations de chômage en Belgique.

En 2007, l’habitant de Marche a été embauché dans la société de l’ex mari de sa compagne. Ce dernier l’a alors, à de très nombreuses reprises, mis en chômage temporaire pour intempéries.

L’homme a également bénéficié du chômage complet pendant de longs mois. Des cartes de chômages ont été rentrées par le bénéficiaire des allocations, mais pas seulement !

Le patron de la société a admis avoir également rentré des documents qu’il avait signés en lieu et place de son “employé”. Les faits auraient perduré entre 2017 et 2019. Ils ont été découverts lorsque la fille de sa compagne qui occupait leur maison a souhaité se domicilier à l’endroit. Elle a alors expliqué que sa mère et son beau-père étaient partis vivre au Sénégal et ne revenaient que pour les vacances…

En effet, l’homme souhaitait obtenir la nationalité belge. Une enquête a débuté et les autorités ont amassé les preuves des très longs séjours de l’homme dans son pays d’origine, notamment grâce à de très nombreuses photos postées sur le site de socialisation Facebook.

Il n’était pas au courant
L’homme avait radié la plaque de sa voiture et lors de son départ. La fille de sa compagne avait aidé à emporter les meubles vers le Sénégal. Le patron de la société a été condamné en instance. Il n’a pas fait appel de la décision. Seul le sexagénaire n’était pas satisfait de la décision. “Je n’étais pas au courant”, a indiqué le prévenu devant les magistrats. “Ils ont fait les choses derrière mon dos ! Je n’ai pas vérifié d’où venaient les paiements sur mon compte. Que je meure ici directement si j’étais au courant”, a poursuivi l’homme d’un ton théâtral.

Le président s’est étonné de la négligence de l’intéressé qui n’aurait pas remarqué que les versements étaient indus. “Je ne fais même pas les paiements par ordinateur. Je n’ai pas vérifié. Je ne sais pas lire un papier correctement en français. Je dois utiliser Google. Ils m’ont bien eu.”

Pour le parquet général, l’homme ne pouvait ignorer qu’il commettait une fraude. L’avocate de la défense n’a pas eu la même analyse de l’affaire. Elle a estimé qu’il n’était pas certain que son client était au courant qu’il recevait indument de l’argent. Elle a plaidé l’acquittement une suspension du prononcé ou une peine du travail.

La cour rendra sa décision en février.

Sarah Rasujew

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