Diaspora

Ibrahima et Waly, le destin de deux Sénégalais devenus pêcheurs à Lampedusa, en Italie

Sur le Vincenzo Padre, amarré dans le port de Lampedusa, Ibrahima et Waly travaillent d’arrache-pied. Avec les deux autres pêcheurs italiens, les deux Sénégalais forment une bonne équipe.

Ibrahima, 41 ans, est arrivé ici légalement, il y a un an et demi, avec un diplôme universitaire en poche qui ne lui a pas permis de trouver du travail au Sénégal.

« Je ne l’aurais pas cru, si quelqu’un m’avait dit qu’à Lampedusa, 25, 30 bateaux accostent chaque jour, je ne l’aurais pas cru, admet Ibrahima Mbaye. Mais je le vois de mes propres yeux. Tout le monde vient d’Afrique, ou du Bangladesh, tout le monde quitte l’Afrique et vient ici ».

Waly, 30 ans, n’a pas eu d’autre choix, lui non plus, que de quitter sa famille et aller gagner de l’argent en Europe pour la nourrir. Il y a 10 ans il a rejoint son père pêcheur lui aussi sur ce bateau. Il pense à ceux qui tentent la traversée, au péril de leur vie.

« Bien sûr qu’il y a un risque mais on ne le voit pas, explique Waly Sarr, la seule chose qu’on voit c’est qu’on veut venir pour trouver du travail et personne ne sait qu’on peut mourir en mer, si on savait qu’on va mourir en mer on ne le ferait pas. Mais si on prend ce risque c’est parce qu’on veut que nos familles en Afrique survivent, si on n’a rien chez nous on se dit « je pars et si je meurs, je meurs. Si j’arrive en Europe, j’arrive » ».

Environ 25 000 migrants ont atteint le sud de l’Europe cette année, dont plus de 23 000 en traversant la mer Méditerranée. Depuis janvier, plus de 450 migrants ont péri sur cette route migratoire, la plus meurtrière de toutes.

Par Laurence Alexandrowicz

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