Huit des onze juges de la Cour suprême du Mexique ont présenté leur démission mercredi, pour protester contre la réforme du pouvoir judiciaire qui prévoit, cas unique au monde, l’élection de tous les magistrats par un vote populaire à partir de 2025, a annoncé la Cour.
La présidente de la Cour suprême Norma Lucia Pina fait partie des huit « ministres » (membres) qui ont présenté leur démission devant le Sénat, a indiqué la Cour dans un communiqué.
« En même temps, ils ont fait part de leur décision de décliner le processus pour l’élection des ministres prévue pour juin 2025 », ajoute le communiqué.
Adoptée et promulguée en septembre sous l’ancien président Andres Manuel Lopez Obrador, la réforme du pouvoir judiciaire prétend lutter contre ce que la gauche au pouvoir appelle la « corruption » de la justice et les « privilèges » des juges.
Issue du même parti, l’actuelle présidente Claudia Sheinbaum défend cette réforme qui préoccupe l’opposition mais aussi les Etats-Unis et le Canada.
Au sein du traité de libre-échange d’Amérique du nord, les deux partenaires du Mexique s’inquiètent au nom de la sécurité juridique de leurs investissements privés au Mexique.
La plus haute instance judiciaire du pays doit examiner mardi un projet d’arrêt d’un de ses membres démissionnaires (Juan Luis González) pour invalider partiellement la réforme approuvée par la vaste majorité du parti au pouvoir au Parlement.
Le projet propose de déclarer inconstitutionnelle l’élection des juges et des magistrats, sauf celle des « ministres » de la Cour suprême.
« Les membres de la Cour savent que ce qu’ils sont en train de faire est inconstitutionnel », avait déclaré mardi la présidente Claudia Sheinbaum.
La Cour ne peut pas revenir sur une réforme constitutionnelle qui a été votée conformément à la Constitution, a-t-elle argumenté.
Laisser un commentaire