Il y a 5 ans, l’ex-Juge Ibrahima Hamidou Dème lançait à Thiès ses activités politiques, à la suite de sa démission de la magistrature. Ledit acte sera ensuite suivi de la naissance de son parti politique dénommé Ensemble pour le Travail, l’Intégrité et la Citoyenneté (ETIC).
C’est également la ville de Thiès, sa base politique, qu’il a choisie hier pour officialiser sa déclaration de candidature à la prochaine élection présidentielle de 2024. «J’ai une grande ambition pour la reconstruction et la modernisation du Sénégal, avec toutes les filles et tous les fils du pays », a-t-il déclaré d’emblée. Il estime ensuite que les difficultés que vivent nos concitoyens sont énormes dans tout le pays.
Il déclare : «Les Sénégalais sont fatigués de leurs élus qui pensent toujours que les promesses électorales n’engagent que ceux qui y croient. Les Sénégalais sont fatigués de la cherté de la vie qui a précarisé davantage plus de la moitié de la population et fortement affecté quasiment tous les ménages.
Les Sénégalais sont fatigués de la corruption qui s’est installée presque partout. Les Sénégalais sont fatigués de la mal gouvernance foncière qui a détruit leur environnement et réduit comme peau de chagrin leur cadre de vie.
Les jeunes et les femmes sont fatigués du manque de formation, de financement et d’emplois. Les jeunes sont fatigués de l’avenir médiocre et incertain qu’on leur offre et préfèrent tenter la mortifère aventure de l’émigration clandestine. »
Il fait par ailleurs le constat suivant : « Le contexte politique actuel ne leur donne pas tort, puisque notre système politique est en train de vivre une crise sans précédent. La gouvernance centrale comme territoriale est toujours caractérisée par le clientélisme, le népotisme, la gabegie et le laxisme.
Maintenant, c’est la violence sous toutes ses formes qui est en train de régner en maître dans le champ politique. Ce n’est malheureusement plus la confrontation des idées, la compétition loyale et saine qui sont privilégiées, mais l’instrumentalisation de la justice, la violence, les invectives, les injures.Dans ce quiproquo violent, voire sanglant, c’est le peuple qui est encore pris en otage par les acteurs politique de tous bords».
Au regard d’une telle situation, il est d’avis que c’est une réforme en profondeur dont la gouvernance du pays a besoin, menée par un Président qui se place au-dessus des clivages, qui soit à l’écoute de tous et au service de tous. «Donner au Sénégal un visage nouveau sur la base d’un projet bâti sur le socle des assises nationales qui restent plus que jamais d’actualité», telle est entre autre la volonté affichée par l’ex-juge Dème.
Ce projet, dit-il, sera marqué par une réforme en profondeur de la gouvernance, politique, institutionnelle, économique et sociale. Mais surtout une réforme radicale de la justice sans laquelle il n’y aura pas de paix, ni de démocratie, encore moins de développement. Il poursuit: «Il sera ensuite axé sur la justice et l’équité sociale en prenant en compte les besoins prioritaires des populations non encore satisfaits, à savoir l’accès à l’eau, à la santé, à l’éducation, l’autosuffisance alimentaire et le désenclavement.
Il sera aussi axé sur la lutte contre la pauvreté et le chômage, sur la réduction du train de vie de l’Etat, sur une bonne gestion et une rationalisation des ressources publiques et sur une inclusion sociale avec notamment la valorisation des personnes vivant avec un handicap. Mais le plus grand défi est de restaurer les rapports de confiance entre l’homme politique et les populations. Pour cela, il faudra constamment, dans la conquête comme dans l’exercice du pouvoir, tenir un langage de vérité aux populations».
Il rappelle ensuite que dans six mois, les Sénégalais vont choisir leur nouveau président de la République pour un mandat de cinq ans, et alerte sur la nécessité de faire en sorte que « le processus qui nous y mène soit apaisé, sincère et inclusif, pour que le peuple souverain puisse traduire son désir de changement, en faisant son choix en son âme et conscience ».
Mais pour y arriver, dit-il, il urge de mettre au point une réforme radicale, portée par un Président viscéralement attaché aux valeurs éthiques et morales. Un Président garant du bon fonctionnement et de l’équilibre des institutions, qui prend des engagements et les respecte. Le plus grand défi en politique n’est pas tant de dire ce qu’on veut, mais de faire ce qu’on dit.
Mais il se désole du fait que «notre classe politique ne semble pas être à la hauteur des attentes des populations et des défis qui nous interpellent. Cependant, même si le désespoir est grand, nous pensons qu’il y a toujours place à l’optimisme. Oui, nous sommes pour l’espoir et n’acceptons pas la fatalité car beaucoup d’entre nous se sont engagés en politique pour démontrer qu’elle peut se faire autrement, c’est-à-dire exclusivement au service des populations».
Mbaye SAMB
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