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Frappe israélienne sur l’immeuble des médias Al-Jazeera et Associated Press à Gaza

Une tour de la ville de Gaza qui abritait les locaux de médias internationaux a été pulvérisée samedi par une frappe annoncée quelques minutes avant par l’armée israélienne, tandis que les tirs de roquette vers la région de Tel-Aviv ont repris, tuant un Israélien.

L’immeuble de 13 étages, visé par l’aviation israélienne et qui venait d’être évacué, notamment par les équipes de la chaîne d’information qatarie Al-Jazeera et l’agence de presse américaine Associated Press (AP), s’est effondré, ont constaté des journalistes de l’AFP.

« Nous avons couru dans les escaliers depuis le 11e étage et regardons maintenant le bâtiment de loin, priant pour que l’armée finisse par se rétracter », avait tweeté peu de temps avant le raid Fares Akram, correspondant pour AP à Gaza.

L’aviation israélienne avait déjà réduit à néant jeudi une tour de plus de dix étages abritant des bureaux de la chaîne palestinienne Al-Aqsa, créée il y a quelques années par le Hamas.

« C’est une chose terrible, très triste, de cibler le bureau d’Al-Jazeera et les bureaux de presse », a déclaré à l’AFP Wael Aldahdouh, chef du bureau de la chaîne qatarie sur place.

Dans un communiqué, les forces israéliennes ont confirmé la frappe sur cet immeuble qui abritait selon elle « des entités appartenant au renseignement militaire de l’organisation terroriste Hamas » et accusé l’organisation islamiste de « délibérément installer des cibles militaires dans des zones ultra peuplées », se servant selon elle des civils comme « boucliers humains ».

Famille décimée
En dépit de l’intensification des efforts diplomatiques visant à mettre fin à cinq jours de combats entre Israël et les militants palestiniens à Gaza, près de 300 roquettes ont à nouveau été lancées dans la nuit de vendredi à samedi depuis Gaza en direction d’Israël, selon l’armée israélienne, qui a poursuivi ses raids, certains meurtriers, sur plusieurs sites dans l’enclave côtière sous blocus.

Dix Palestiniens, parmi lesquels deux femmes et huit enfants, membres de deux familles cousines, ont ainsi été tués à l’aube dans l’une de ces frappes dans le camp de réfugiés d’Al Shati, situé dans la capitale de l’enclave, où vivent sous blocus israéliens deux millions de Palestiniens.

Le Hamas, qui avait déjà tiré environ 300 roquettes dans la nuit selon l’armée, a répliqué à ce raid dans la matinée en tirant une salve de roquettes sur le centre d’Israël, pour venger la frappe « contre des femmes et des enfants ».

Un Israélien de 50 ans, au volant de sa voiture, a été tué par ces tirs dans la banlieue de Tel-Aviv, ont indiqué la police et les secours israéliens.

Alors que la flambée de violence entre Israël et les militants du Hamas à Gaza ne montre aucun signe d’accalmie après cinq jours, le dernier bilan des autorités palestiniennes fait de 139 morts, parmi lesquels 39 enfants et 1.000 blessés dans les bombardements israéliens sur l’enclave palestinienne depuis le début.

Cette opération militaire israélienne, la plus importante depuis la guerre de 2014 avec le mouvement islamiste à Gaza a commencé lundi, en réponse à un barrage de roquettes du Hamas sur Israël, tirées en « solidarité » avec le soulèvement palestinien sur l’esplanade des Mosquées à Jérusalem-Est.

Depuis, plus de 2.300 roquettes ont été lancées sur le territoire israélien tuant 10 personnes, parmi lesquelles un enfant et un soldat, et faisant plus de 560 blessés. Selon l’armée, le bouclier antimissile « Dôme de fer » a intercepté plus de la moitié de ces missiles.

Emissaire américain
Dans ce contexte, le haut responsable du département d’Etat américain chargé des affaires israéliennes et palestiniennes, Hady Amr, doit rencontrer des dirigeants israéliens à Jérusalem dimanche et se rendre en Cisjordanie occupée pour des entretiens avec des responsables palestiniens.

Malgré les appels internationaux à la désescalade, le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, a prévenu que son armée infligerait de « sérieux revers » au mouvement « terroriste » Hamas qui contrôle l’enclave palestinienne de Gaza. Ce n’est pas encore fini », a-t-il souligné.

Les autorités israéliennes restent par ailleurs en alerte samedi, alors que de nouvelles manifestations sont attendues à travers la Cisjordanie occupée.

Les Palestiniens commémorent chaque 15 mai la Nakba, la « catastrophe » qu’a représenté à leur yeux la création d’Israël en 1948, et « synonyme d’exode pour des centaines de milliers d’entre eux » et qui donne chaque année lieu à des échauffourées violentes avec l’armée ou les colons israéliens.

Et sur son territoire, Israël est également confronté à une escalade inédite d’une violence inter-communautaire dans ses villes « mixtes », où vivent et se mélangent d’ordinaire Juifs et Arabes, notamment à Lod (centre), Jaffa près de Tel-Aviv ou encore Acre, dans le nord du pays.

La journée de samedi marquée par le repos hebdomadaire du Shabbat, s’annonçait restait à ce titre l’une des plus calme, sur ce front, depuis le début de la semaine.

Enfin, plusieurs incidents ont été recensés à la frontière avec le Liban, dont une tentative d’infiltration de militants libanais en Israël, selon l’armée, ainsi que le tir de trois roquettes vendredi soir de la Syrie vers Israël.

Face à l’escalade, le Conseil de sécurité de l’ONU doit se réunir dimanche.

L’Égypte ouvre sa frontière avec Gaza pour évacuer des blessés
Le Caire a «exceptionnellement ouvert le passage (de Rafah, NDLR) pour (permettre) l’entrée de dix ambulances égyptiennes dans la bande de Gaza afin de transporter des blessés Palestiniens (en vue) de les traiter en Égypte», a précisé cette source sous couvert d’anonymat. Le terminal de Rafah est la seule ouverture de la bande de Gaza sur le monde qui ne soit pas contrôlée par Israël. L’État hébreu impose un blocus sur l’enclave palestinienne depuis 1967.

Un responsable sécuritaire à la frontière a précisé que cette décision était «exceptionnelle» car le passage reste d’ordinaire fermé durant les jours fériés, y compris la fête musulmane de l’Aïd-el-Fitr qui a débuté mercredi. L’autorité publique des soins de santé avait annoncé vendredi que trois établissements sanitaires avaient «commencé à se préparer» à recevoir des blessés de Gaza.

Le dernier bilan des autorités palestiniennes fait état de 139 morts, dont 39 enfants, et près de 1000 blessés dans les raids aériens et bombardements israéliens sur la bande de Gaza depuis lundi. L’État hébreu a recensé de son côté neuf morts dont un enfant et un membre de l’armée.

Israël a déclenché ces frappes punitives face aux centaines de roquettes du Hamas, mouvement islamiste contrôlant la bande de Gaza, tirées après que la police israélienne a blessé des centaines de Palestiniens sur l’esplanade des Mosquées à Jérusalem-Est, secteur de la ville illégalement occupé par l’État hébreu depuis 1967. Ces affrontements ont suivi plusieurs jours de heurts dans la Ville sainte, principalement dus aux menaces d’expulsion de Palestiniens de leurs maisons à Jérusalem-Est au profit de colons juifs.

Représentant la plus grande minorité chrétienne du Moyen-Orient, l’Église copte orthodoxe a appelé samedi «toutes les parties» à négocier «afin d’éviter un bain de sang». Vendredi, Ahmed al-Tayeb, le grand imam d’Al-Azhar, institution respectée de l’islam sunnite, a lui lancé une campagne de soutien aux Palestiniens.

«J’appelle les peuples du monde et leurs dirigeants à soutenir le peuple palestinien pacifique et opprimé dans sa cause légitime et juste pour recouvrer ses droits, sa terre et ses lieux saints», a écrit le cheikh sur les réseaux sociaux.

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