Billet

Failles et batailles

Je ne sais pas comment c’est à l’intérieur du pays mais ici à Dakar les carottes sont quasiment cuites. Parce que l’éducation fout le camp. Ceux qui avaient lutté contre le DG sénégalais de l’Unesco, qui voulait un nouvel ordre mondial de l’information et de la communication pour tous, ont mis en place leur propre ordre.

En nous imposant l’Internet qui est devenu universel. A voir le nombre et la qualité des utilisateurs de cet outil, il est plus que temps d’interférer dans son fonctionnement.

Car ici, chez nous, il ne doit pas y avoir d’autorité autre que celle de l’Etat. La traque des cybercriminels n’est qu’un aspect de cette lutte. Et il y a beaucoup d’autres aspects qu’il faudrait investir.

Le manque de filtre convie tout un chacun dans le banquet. Ce banquet universel qui attire plus les jeunes nés après 2000 est un véritable fourre-tout.

Des professeurs d’université aux jeunes maçons ou charretiers n’ayant jamais fréquenté l’école française, tout le monde est bienvenu.

Les vidéos et les post-audio peuvent utilement remplacer les textes où l’on peut déceler le niveau de l’auteur. En ouvrant largement les portes d’Internet, ils s’attendaient évidemment à accueillir tous ceux qui le désirent.

Des éléments brillantissimes aux plus crades qui existent. Ceux qui utilisent Tic Toc ou Instagram en mettant l’accent sur leur plastique cherchent délicatement à en tirer des bénéfices.

Internet est finalement devenu le lieu où il faut apparaitre et exister. Même les oustaz envahissent ce lieu en cherchant qui le buzz qui autre très chose loin du Coran. Internet c’est l’école, c’est le marché, la boutique, la boite de nuit, c’est la maison close, c’est le bureau et c’est la rue.

En entrainant cette révolution numérique, nous sommes tous de plain-pied dans ce monde merveilleux qui préfigure ce que sera demain. Il écrase tout ce qu’il a trouvé sur place en octroyant des audaces nouvelles à chaque entrant. Une personne qui n’a jamais bénéficié d’éducation tutoie tout le monde. Toutes les grilles de la politesse sont violées.

Les tout-venants et les terroristes forcent l’irrespect en insultant nos marabouts. C’est vrai qu’entre insulter et tapiner sur le Net c’est le même tarif de la déchéance morale. Au départ, tout le monde craignait la disparition de la presse papier.

Mais quand il est constaté que presque tous les sites puisent leurs infos dans les journaux locaux on peut affirmer sans risque de se tromper que la presse traditionnelle est encore vivante et utile.

Alors, quand le président de la République dit vouloir réguler Internet alors que c’est lui qui lui a donné ses lettres de noblesse en boostant autant que faire se pouvait quelques-unes de ses célébrités par trop fugaces, difficile de piger. La France et l’Allemagne ont fait des pas dans le sens de cette régulation, pourquoi donc ne pas nous inspirer de ces pays ?

Moussa Kamara

Jean Louis Verdier - Rédacteur en Chef Digital - Paris- Dubaï - Hong Kong dakarecho@gmail.com - Tél (+00) 33 6 17 86 36 34 + 852 6586 2047

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