Plusieurs pays dont les États-Unis, la France ou encore le Pakistan vont fournir une assistance à l’Inde, qui a enregistré ce dimanche un record mondial de près de 350.000 personnes contaminées en une seule journée.
Une situation «plus que déchirante». Le directeur général de l’Organisation mondiale de la santé (OMS) a déploré ce lundi la gravité sans précédent de la pandémie en Inde. «L’OMS fait tout ce qu’elle peut, en fournissant du matériel et des équipements essentiels, notamment des milliers de concentrateurs d’oxygène, des hôpitaux de campagne mobiles préfabriqués et du matériel de laboratoire», a assuré Tedros Adhanom Ghebreyesus en conférence de presse.
En quelques jours, le variant «indien» a plongé le pays de 1,3 milliard d’habitants dans le chaos, entraînant l’annonce d’une aide d’urgence par plusieurs pays. L’Inde a enregistré ce dimanche un record mondial de près de 350.000 personnes contaminées en une seule journée. À New Delhi, des témoins décrivent des couloirs d’hôpitaux encombrés de lits et de brancards et des familles suppliant en vain qu’on leur fournisse de l’oxygène ou une place pour leurs proches. Certains meurent au seuil de l’hôpital.
New Delhi confinée pour une semaine supplémentaire
«Les ravages du coronavirus se poursuivent et il n’y a pas de répit», a déploré le chef du gouvernement de la capitale Arvind Kejriwal. New Delhi, l’agglomération indienne la plus touchée, est confinée pour une semaine supplémentaire.
«L’OMS a redéployé plus de 2600 personnels pour soutenir la réponse sur le terrain, pour apporter son soutien aux activités de surveillance, aux conseils techniques et aux efforts de vaccination», a souligné le Dr Tedros. L’OMS a également indiqué dans un courriel à l’AFP qu’elle procédait à une analyse rapide de la situation dans les zones confrontées à une recrudescence des cas, formulait des recommandations et soutenait la mise en oeuvre de ces mesures.
La responsable technique de la lutte contre le Covid-19 au sein de l’OMS, Maria Van Kerkhove, a appelé tous les pays à «ne pas baisser la garde» pour éviter de connaître une accélération de l’épidémie comme en Inde. «La situation est fragile au niveau mondial», a-t-elle dit.
Globalement, «les cas ont maintenant augmenté pour la neuvième semaine consécutive, et les décès ont augmenté pour la sixième semaine consécutive», s’est inquiété le chef de l’OMS. «Il y a eu presque autant de cas dans le monde la semaine dernière que durant les 5 premiers mois de la pandémie», a-t-il poursuivi.
Le variant «indien», appelé par le nom de sa lignée, B.1.617, est qualifié de «double mutant» parce qu’il est notamment porteur de deux mutations préoccupantes au niveau de la protéine de pointe («spike») du virus Sars-CoV-2 qui est à l’origine de la pandémie de Covid-19.
“We are just burning bodies as they arrive.”
India’s unfolding COVID crisis is most visceral in its overwhelmed crematoriums and graveyards — in pictures https://t.co/zAnO9wPl1y pic.twitter.com/XCOTAH0Wh6
— Al Jazeera English (@AJEnglish) April 26, 2021
«Compte tenu de sa circulation importante et des préoccupations concernant sa propagation et sa neutralisation», l’OMS l’a classé comme «variant d’intérêt», mais l’organisation estime que des données supplémentaires sont nécessaires pour déterminer s’il s’agit d’un «variant préoccupant». L’OMS note également que l’on ne sait pas encore si «les rapports faisant état d’une mortalité élevée sont dus à la gravité accrue du variant, à la mise à rude épreuve des capacités du système de santé en raison de l’augmentation rapide du nombre de cas, ou aux deux».
Les Etats-Unis et l’UE proposent leur aide
Plusieurs pays ont proposé leur aide à l’Inde, à l’image des États-Unis. Le président américain Joe Biden a ainsi promis lundi au premier ministre indien Narendra Modi le «soutien sans faille de l’Amérique au peuple indien». Les États-Unis se sont également engagés à délivrer une aide d’urgence comprenant notamment des composants pour la production de vaccins.
De son côté, Narendra Modi a évoqué dans un tweet un échange «fructueux» et précisé avoir remercié Joe Biden pour l’aide américaine. L’Union européenne, où la détection du variant «indien» en Belgique, en Suisse et en Grèce inquiète, a promis une «assistance» à l’Inde. Même le Pakistan, son rival de toujours, lui a proposé des équipements médicaux.
Had a fruitful conversation with @POTUS @JoeBiden today. We discussed the evolving COVID situation in both countries in detail. I thanked President Biden for the support being provided by the United States to India.
— Narendra Modi (@narendramodi) April 26, 2021
La terrible situation épidémiologique que vit l’Inde n’est par ailleurs pas sans conséquence sur le programme Covax, un partenariat public-privé entre l’OMS, l’Alliance du Vaccin (Gavi) et la Cepi (Coalition pour les innovations en matière de préparation aux épidémies), qui doit notamment garantir une distribution équitable de vaccins anti-Covid en particulier à 92 pays pauvres. Soucieuse de vacciner sa population, l’Inde a bloqué les exportations du vaccin AstraZeneca fabriqué sur son sol par le Serum Institute of India (SII).
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