Chronique

Entrer dans l’histoire

Bon, il nous faut apprendre à être un peu dandys. Il y va de l’image écornée de notre pays. Oui nous, Sénégalais, sommes bien différents des autres nègres de ce continent béni des dieux qu’est l’Afrique.

Nous sommes si racés, si civilisés tandis que les autres sont si…africains ! La preuve par Baye Seng qui parlait français mieux que le plus instruit des Toubabs.

Il y a eu également Blaise Diagne, Lamine Coura Guèye sans compter l’Africain le plus diplômé de Casablanca au Cap et qui a bien inscrit dans notre Constitution la liberté de marcher et autorisé ses concitoyens à protester en bandeau rouge.

Autre merveille de notre pays qui doit nous pousser à ne pas nous comporter comme des sauvages, nous avons les femmes les plus belles et les plus élégantes au monde.

Les plus croqueuses de diamants aussi ! Mais ça, on n’a rien dit dé. Lesquelles sont à ce point coquines et aussi langues vénéneuses ! que tous les hommes du monde les craignent. Elles ont ce pouvoir démoniaque d’ensorceler n’importe quel homme.

Nous sommes également si gracieux dans le port et dans le verbe. Bref, on est des Toubabs à la peau noire. Un pays beau pays, on vous dit ! Qui n’a jamais connu de guerre civile. Musulmans et chrétiens s’encanaillent souvent dans une belle fraternité. Un pays qui vit au rythme de la démocratie depuis des siècles.

Et ce n’est pas tout. Nous avons un stade digne d’une coupe du Monde, un Train express régional en attendant le fameux bus transit rapide. Il ne restera alors qu’à foutre au diable les cars rapides et autres Ndiaga Ndiaye voire Tata qui font tout de même le bonheur de ce pauvre Kàccoor Bi.

Avec tout cela donc, il nous faut apprendre à être moins sauvages. A voir les choses autrement. Comme ces conneries d’interdire des marches ou des rassemblements pacifiques.

C’est une belle ambiance, bon enfant, qui a prévalu hier place de l’Obélisque. Ce qui nous fait dire qu’autoriser ces manifestations doit être la règle et les interdire l’exception.

Il nous faut aussi nous départir de cette image ringarde de voir des forces de l’ordre gazer et pourchasser des opposants pacifiques. Et surtout, que personne ne vienne plus nous raconter des débilités du genre de la présence de rebelles dans la capitale. Celui qui distille cette connerie peine assurément à entrer dans l’Histoire

Jean Louis Verdier - Rédacteur en Chef Digital - Paris- Dubaï - Hong Kong dakarecho@gmail.com - Tél (+00) 33 6 17 86 36 34 + 852 6586 2047

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