Le ministère de la Justice en Israël a promis mercredi 19 janvier une enquête approfondie sur des allégations selon lesquelles le logiciel d’espionnage Pegasus a été utilisé pour espionner les citoyens israéliens, y compris des personnes ayant mené les protestations contre l’ex-Premier ministre Benjamin Netanyahu.
Propriétaire de Pegasus, le groupe israélien de cybersécurité NSO s’est retrouvé exposé en 2021 après des enquêtes publiées par un consortium de 17 médias internationaux affirmant que son logiciel avait permis d’espionner les numéros de journalistes, d’hommes politiques parmi lesquels des chefs d’État, des militants et des chefs d’entreprise dans différents pays.
«Une violation sérieuse de la vie privée»
Cette semaine, le quotidien économique israélien Calcalist a rapporté que Pegasus avait également été utilisé pour espionner des citoyens israéliens qui avaient mené des protestations en 2021 contre Benjamin Netanyahu quand il était encore Premier ministre, et contre d’autres Israéliens.
La police a fermement démenti ces accusations. Mais le ministre israélien de la Sécurité intérieure, Omer Bar-lev, a réagi de manière plus nuancée: «Il n’y a pas eu d’écoutes téléphoniques ou de piratage de la part de la police sans l’accord préalable d’un juge». Après les informations de Calcalist, le ministère de la Justice a annoncé dans un communiqué l’ouverture d’une enquête.
L’Autorité de la protection de la vie privée, un département du ministère, a affirmé que la possibilité d’une utilisation de Pegasus «pour surveiller les citoyens israéliens constituerait une violation sérieuse de la vie privée», selon le texte.
Le contrôleur de l’État, Matanyahu Englman, a affirmé mardi son intention d’élargir son enquête sur l’utilisation par les forces de l’ordre de la technologie de surveillance aux dernières accusations.
Le ministre de la Justice Gideon Saar, a apporté son soutien aux différentes enquêtes. «Il y a une énorme différence entre les allégations de Calcalist et les communiqués de la police», a-t-il dit devant la commission des lois du Parlement.