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Emmanuel Macron reconnaît pour la France « une part de responsabilité » dans le génocide Rwandais

Le président français a déclaré jeudi que la France avait une part de responsabilité dans les événements qui ont conduit au génocide du Rwanda en 1994.

« La France n’a pas été complice. Le sang qui a coulé n’était pas le fait de ses soldats. Mais la France a un rôle, une histoire et une responsabilité politique au Rwanda. Elle a un devoir, de regarder l’Histoire en face. Elle doit reconnaître sa part de responsabilité », a lancé le chef de l’État dans un discours prononcé au Rwanda jeudi.

Le président n’a pas présenté formellement d’excuses. « La France a fait trop longtemps prévaloir le silence sur l’examen de la vérité » et « n’a pas su tirer les conséquences appropriées », estime-t-il. « En résulte 27 années de souffrances », alors Emmanuel Macron a dit venir « reconnaître nos responsabilités ».

« La France n’a pas compris » ce qu’il se passait selon Macron
Emmanuel Macron est arrivé jeudi 27 mai 2021 à Kigali, où il entend tourner la page de relations particulièrement tendues avec le Rwanda depuis le génocide des Tutsis en 1994, pour lequel un rapport d’historiens a récemment conclu à la « responsabilité » de la France.

« La France n’a pas compris qu’elle restait de fait aux côtés d’un régime génocidaire. En n’écoutant pas les alertes des plus lucides observateurs, la France a endossé une part de responsabilité », a déclaré le président français lors d’un discours prononcé en fin de matinée au mémorial Gisozi de Kigali, où sont ensevelis les corps de 250 000 victimes du génocide, qui fit quelque 800 000 morts tutsis et hutus modérés en trois mois.

Un discours attendu par le Rwanda
Son homologue rwandais, Paul Kagamé, ancien chef de la rébellion tutsie qui mit fin au génocide en prenant le pouvoir, a estimé à l’occasion d’une visite en France la semaine dernière que le temps du « pardon » était venu, même si les historiens n’ont pas retenu la « complicité » de la France dans le génocide qu’il a dénoncée dans le passé.

Sans exiger d’Emmanuel Macron qu’il présente les excuses de son pays, comme ont pu le faire la Belgique, ancienne puissance coloniale, et de l’ONU, il avait souligné qu’une telle démarche serait un « geste important ».

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