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Emmanuel Macron appelle l’UE à faire front commun face à la Turquie, Erdogan dénonce ses déclarations arrogantes

La question turque est au centre des discussions entre les pays du sud de l’UE, réunis jeudi 10 septembre en Corse.

Avant un sommet des pays du sud de l’UE à Ajaccio, Emmanuel Macron a appelé l’Europe à porter une «une voix plus unie et plus claire» face à la Turquie, qui «n’est plus un partenaire».

«Nous, Européens, devons être clairs et fermes avec le gouvernement du président Erdogan qui, aujourd’hui, a des comportements inadmissibles» et qui doit «clarifier ses intentions», a poursuivi le chef de l’Etat, tout en soulignant son «souhait profond» de «réengager un dialogue fécond avec la Turquie».

Le président français avait déjà déploré mercredi les «tentations impérialistes de quelques grandes puissances méditerranéennes» et appelé l’Europe à défendre ses «intérêts énergétiques, géostratégiques» dans cette zone. Il y va de la «souveraineté européenne», souligne son entourage.

Des tensions avec la Turquie
«Il y a eu des pratiques inacceptables sur les côtes libyennes» à l’égard de la frégate française qui opérait sous commandement de l’Otan, «la Turquie a signé des accords inacceptables avec le gouvernement d’entente nationale libyen, niant les droits légitimes de la Grèce» et enfin «la Turquie a des pratiques de forage en zone chypriote (…) qui sont aujourd’hui inacceptables», a dénoncé Emmanuel Macron.

La Grèce et Chypre sont en première ligne face à la Turquie, qui revendique le droit d’exploiter des gisements d’hydrocarbures dans une zone maritime qu’Athènes estime relever de sa souveraineté. Ces dernières semaines, ces pays ont montré leurs muscles à coups de déclarations martiales, de manœuvres militaires et d’envois de navires sur zones.

Très impliqué dans ce dossier, M. Macron en débattra avec les dirigeants italiens Giuseppe Conte, espagnol Pedro Sanchez, grec Kyriakos Mitsotakis, portugais Antonio Costa, chypriote Nikos Anastasiades et maltais Robert Abela.

«Pas d’autres choix»
Les dirigeants européens n’auront «pas d’autre choix» que d’imposer des «sanctions significatives à la Turquie si celle-ci «refuse d’entendre raison d’ici-là», a insisté le Premier ministre grec Kyriakos Mitsotakis jeudi dans une tribune au quotidien Le Monde. Tout comme la Grèce, la France agite la menace de «représailles», assurant bénéficier d’un soutien «croissant» au sein du l’UE face à la Turquie, après s’être retrouvée assez isolée sur ce dossier à l’Otan.

D’ici là, les Européens espèrent pousser la Turquie, qui dispose du levier migratoire pour faire pression sur l’UE, à discuter les termes d’un accord avec la Grèce sous la médiation allemande.

L’ambition est de refaire «une pax mediteranea, c’est-à-dire un espace de circulation des cultures, des savoirs (…) et non pas un espace de conflits ou de misère», a déclaré mercredi M. Macron.

La Turquie dénonce les déclarations «arrogantes» de Macron
La Turquie a dénoncé jeudi les déclarations «arrogantes» d’Emmanuel Macron critiquant les actions d’Ankara en Méditerranée orientale et accusé le président français de «mettre en péril» les intérêts de l’Europe.

«Le président français Macron a encore une fois fait des déclarations arrogantes, dans un vieux réflexe colonialiste», a déclaré le ministère turc des Affaires étrangères, ajoutant que le chef d’Etat français «favorise les tensions et met en péril les intérêts de l’Europe et de l’Union européenne».

M. Macron a exhorté jeudi l’Europe à parler d’une seule voix et à se montrer «ferme» face à la Turquie en Méditerranée orientale, à quelques heures d’un sommet avec ses homologues du sud de l’UE sur les tensions dans la zone.

«Macron attaque la Turquie et notre président chaque jour parce que nous déjouons ses projets insidieux et ses sales jeux en matière de politique étrangère», a ajouté le ministère turc. «Au lieu de poser aveuglément comme l’avocat de la Grèce et des Chypriotes-grecs (..), la France devrait adopter une position favorisant la réconciliation et le dialogue», a-t-il poursuivi.

Les propos de M. Macron selon lesquels le peuple turc «mérite autre chose» semblent avoir été perçus par Ankara comme une tentative de dresser le peuple turc contre le président Erdogan. «Notre président de la République est un des leaders élus avec le plus grand pourcentage des votes en Europe. Notre président a toujours tiré sa force du peuple turc. Le peuple turc et son gouvernement ont toujours été unis face à ce genre de délire et vont continuer de l’être», a affirmé le ministère des Affaires Etrangères

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