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Du No Deal au Deal: une lecture Africaine – Par Aly Baba Faye

L’Accord entre l’Union Européenne et le Royaume Uni est arrivé après une période longue et difficile de négociations.

Au finish, il s’agit du plus grand Accord de Libre Échange jamais vu au monde.

Le premier pacte bilatéral « zéro taxe douanière zéro quota ». Il s’agit en effet d’une série de normes de régulation allant du commerce à la pêche, de la libre circulation à l’immigration en passant par d’autres questions stratégiques.

Mais au de là des contenus spécifiques de l’Accord, ce sont les revers politiques qui méritent que l’on s’y attarde.

En clair, l’on peut dire, en toute évidence, que Londres a voulu se repositionner comme puissance autonome et jouer sa partition comme « global player ».

De fait pour le Royaume il n’a jamais été question, avec l’adhésion à l’UE, de renoncer à ce qu’il considère comme un acquis de son histoire. Une histoire d’une puissance coloniale.

Aujourd’hui il peut et veut compter sur ce qui, au lendemain de la fin de l’Empire fut le Commonwealth.

Dans le fond, c’est bien de cela qu’il s’agit et c’est cela le véritable enjeu. Pour le Royaume Uni c’est un enjeu politique taré sur le calcul économique de l’interêt national devrais-je dire!

Par ailleurs c’est ça qu’on désigne par « intelligence économique » dans le jargon des think-tanks des pays anglo-saxons.

D’un point de vue stratégique Londres se rapportera à l’Europe selon la logique de l’alliance compétitive ou pour le dire avec un oxymore une « convergence parallèle ». Pour le reste, il entend jouer autonomement son rôle au niveau global.

Et ne serait plus d’entrave la lourdeur bureaucratique de la technostructure européenne.

Cependant, il y’a lieu de s’interroger sur les effets que cette rebelotte peut produire sur la fragilité d’une Union Européenne prisonnière des logiques de souveraineté des Etats-membres.

Des logiques que nous enregistrons chaque jour comme en témoigne les pays du groupe Visegard.

Ceci dit la question qui m’intéresse le plus c’est l’attitude que la France pourrait adopter. Il faut le dire, c’est bien la France qui est l’alter ego du Royaume Uni soit en terme de grandeur économique qu’en terme de parcours historique.

Ce sont deux ex-puissances coloniales. En fait la France, différemment du Royaume Uni a eu gérer d’une manière intéressée les relations avec ses ex-colonies.

Et aujourd’hui la France a le problème contraire c’est à dire consolider sa politique de rente coloniale à travers la Francophonie.

Nous savons bien que le sentiment anti-français prend de plus en plus racine dans les ex-colonies françaises d’Afrique. Le Royaume d’Outre-Manche par contre a toujours eu une attitude plus discrète en reconnaissant l’autonomie de ses ex-colonies.

Ainsi il peut compter sur des relations apaisées et se jouer les avantages qu’un marché d’une telle dimension peut représenter. Et tout cela interpelle aussi le positionnement de l’Afrique puisque la guerre économique au niveau global se gagnera essentiellement en Afrique.

Et la ruée vers l’Afrique aura besoin d’une nouvelle politique panafricaine basée sur une stratégie efficace pour l’émergence du continent noir qui a tous les atouts pour devenir le centre du monde.

Mais là c’est un nouveau type de leadership qui s’avère nécessaire pour définir ce que j’appelle l’Agenda Africain du Troisième Millénaire.

Aly Baba Faye

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