Deux personnes ont été tuées dans des violences interethniques samedi 22 août, après l’investiture du président Alassane Outtara comme candidat à un troisième mandat consécutif.
Au moins deux personnes ont été tuées à Divo (200 km au nord-ouest d’Abidjan) dans des violences interethniques samedi, dans le sillage de l’investiture du président Alassane Ouattara comme candidat à un troisième mandat, ont indiqué dimanche des sources hospitalières et locales.
Une personne évacuée au CHR (Centre hospitalier régional) a succombé de ses blessures […] ce (dimanche) matin, a affirmé à l’AFP une source hospitalière, faisant état de plusieurs blessés graves à la machette. Ce décès a été confirmé par une source locale. Un adolescent est quant à lui décédé dans l’incendie samedi d’un maquis-bar, selon plusieurs habitants.
Un adolescent est quant à lui décédé samedi dans l’incendie du maquis-bar le Péage dans le quartier de Konankro, selon plusieurs habitants qui ont assuré à l’AFP avoir vu le corps.
🔴🇨🇮#ADODegage
Divo: les jeunes accusent la police d’escorter des microbes pour attaquer et brûler les biens des habitants.
Pour rappel, la communauté DIOULA de Divo s’est désolidarisée des microbes et de Ouattara dans sa volonté de briguer un troisième mandat.#JeDisNonAdo pic.twitter.com/ERLRV0k1dR— Leader News🇨🇮 (@LeaderNewsCI) August 22, 2020
L’annonce le 6 août de la candidature d’Alassane Ouattara avait dégénéré en trois jours de violences pour un bilan d’au moins six morts, une centaine de blessés et 1 500 déplacés.
« C’était très violent »
Vendredi et samedi, de nouvelles violences ont éclaté dans plusieurs villes du pays, la veille et le jour de l’investiture du président Ouattara comme candidat de son parti à la présidentielle, lors d’un grand meeting rassemblant plusieurs dizaines de milliers de militants au stade Houphouet-Boigny d’Abidjan.
À Divo, des affrontements ont eu lieu samedi entre jeunes dida (ethnie locale) et jeunes dioula (ethnie du nord du pays favorable à M. Ouattara), selon de nombreux habitants.
Il est encore temps d’arrêter toutes ces violences et ces graves atteintes aux droits humains. Il n’y a pas de vie démocratique possible tant que les responsables politiques #CIV225 ne sèmeront pas la graine de la paix dans l’esprit de leurs militants. #Divo @FRANCE24 @afpfr pic.twitter.com/0g9jfIC24E
— Toussaint Alain (@ToussaintAlain) August 22, 2020
C’était très violent. Les jeunes étaient armés de machettes et de gourdins. Il y a eu beaucoup de blessés. J’ai vu un jeune se faire tabasser. Il a perdu connaissance et a été évacué, a affirmé un témoin sous couvert de l’anonymat.
Une mission comprenant le député Famoussa Coulibaly, le maire et ministre de l’Équipement Amédé Koffi Kouakou, le préfet ainsi que des élus et responsables locaux étaient sur place dimanche, a affirmé à l’AFP le député.
On fait le tour des communautés. C’est redevenu calme. Il y a beaucoup de forces de l’ordre. Pour le moment, le bilan provisoire est de 21 blessés dont huit graves, a-t-il confié.
Un couvre-feu a été instauré de 19 h à 06 h du matin.