Dakar-Echo

Deux mois de prison avec sursis et 200 millions FCFA d’amende pour Ousmane Sonko

Deux mois de prison avec sursis et 200 millions FCFA d’amende pour Ousmane Sonko

– Un verdict qui ne met pas en jeu sa participation à la présidentielle de février 2024

Le leader de Pastef Les Patriotes (opposition), Ousmane Sonko, a été condamné à deux mois de prison avec sursis pour des faits de diffamation et au paiement de 200 millions de francs CFA pour dommages et intérêts, a constaté Dakarecho, jeudi, à Dakar.

Le procureur de la République avait requis contre lui deux ans de prison, dont un an ferme, pour faux et diffamation envers le ministre du Tourisme et des Loisirs, Mame Mbaye Niang.

Il avait également requis trois mois de prison ferme à l’encontre de l’opposant, maire de Ziguinchor (sud), pour des faits d’injure envers M. Niang, un militant de l’APR, le parti de Macky Sall.

Le procès s’est déroulé en l’absence d’Ousmane Sonko et de ses avocats.

Le tribunal a opposé une fin de non-recevoir aux avocats de la défense, qui avaient demandé que l’audience soit suspendue en raison de la suspension d’un des leurs par le barreau de Dakar, en l’occurrence Me Ousseynou Fall. Ils ont également invoqué un certificat médical selon lequel leur client est malade depuis le 16 mars, pour demander une suspension de l’audience.

Le juge leur a rappelé que les deux parties avaient déjà convenu de ‘’modalités’’ d’organisation de l’audience ne permettant aucune suspension.

Devant le refus du tribunal, les avocats d’Ousmane Sonko ont quitté la salle d’audience.

Ouvert le 2 février, le procès pour diffamation opposant Ousmane Sonko, leader du parti d’opposition Pastef, au ministre du Tourisme et des Loisirs, Mame Mbaye Niang, avait été renvoyé une première fois au 16 février. C’était à la demande des avocats du maire de Ziguinchor.

Ce dernier n’était pas présent à l’audience parce qu’il n’avait pas reçu une convocation du tribunal, selon ses avocats.

Un nouveau renvoi avait été ordonné par le juge, le 16 mars. Ce jour-là, après plusieurs incidents d’audience et des affrontements entre forces de l’ordre et proches d’Ousmane Sonko à Dakar, le procès a été renvoyé à ce jeudi.

Mame Mbaye Niang reproche à Ousmane Sonko, classé troisième à l’élection présidentielle de 2019, d’avoir dit qu’il avait été épinglé par un rapport de l’Inspection générale d’Etat à cause de la mauvaise gestion d’un fonds de 29 milliards de francs CFA du Programme des domaines agricoles communautaires.

M. Niang conteste l’existence de ce rapport et a saisi la justice d’une plainte pour diffamation contre M. Sonko.

Juan Branco, un avocat français chargé de défendre Ousmane Sonko, a été refoulé du Sénégal à son arrivée, mercredi, à l’aéroport international Blaise-Diagne, selon plusieurs médias.

Un important dispositif sécuritaire
Sur Twitter, Ousmane Sonko a annoncé que Me Ousseynou Fall, l’un de ses avocats, l’a informé d’une suspension décidée à son encontre par le bureau de l’Ordre des avocats du Sénégal.

Cette décision a été prise à la suite d’une plainte du juge chargé du dossier, selon M. Sonko.

La partie civile a fait appel à l’avocat pénaliste français Pierre-Olivier Sur et à des membres du barreau de Dakar.

Un important dispositif sécuritaire est déployé au tribunal de Dakar, où s’est tenu le procès pour diffamation entre le leader de Pastef et le ministre du Tourisme et des Loisirs, Mame Mbaye Niang.

Des véhicules de la gendarmerie et des sapeurs-pompiers ont été positionnés sur place.

De nombreux commerces et des banques ont réduit leurs activités ou réaménagé leurs horaires de travail par crainte de nouvelles violences en marge du procès.

La société publique de transport, Dakar Dem Dikk, a annoncé la suspension de ses services.

Le ministère de l’Education nationale a anticipé les vacances scolaires de la fin du premier semestre.

Après avoir interdit la vente de carburant au détail à Dakar, le gouverneur de ladite région a annoncé l’interdiction aussi de la circulation des deux-roues, ce jeudi, de 6 heures à minuit, ‘’des raisons de sécurité’’.

Dans un arrêté, il précise que ‘’les motocyclettes et cyclomoteurs des personnels des forces de défense et de sécurité, ainsi que ceux qui sont mobilisés par les autorités sanitaires, ne sont pas concernés’’ par cette interdiction.

‘’Une dérogation peut être accordée par le préfet du département de Dakar aux personnes dont les activités professionnelles le justifient’’, a précisé le gouverneur.

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