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Déthié, Idy, Macky, les autres

Déthié, Idy, Macky, les autres

Le Parti Républicain pour le progrès- Disso ak Askan Wi est donc né. Il a été conçu, en réalité, le 28 novembre 2020, presque un mois après la “mburu soowisation”, marquant les retrouvailles inattendues entre Idrissa Seck et Macky Sall le 1er novembre.

Ce jour-là, à l’Assemblée nationale, Déthié Fall, empruntant une expression d’Idy, a laissé entendre que « la vision de Macky Sall doit désormais quitter Diamniadio pour rejoindre la vallée du fleuve Sénégal».

Des mots de trop pour Seck qui a pris la décision de démettre son compagnon de 16 ans de la tête de la vice-présidence de Rewmi et de lui confier le post de chargé de “l’industrialisation”. Une volonté bien évidente de l’humilier et surtout de le “réduire à sa plus simple expression”.

“La dignité n’a pas de prix”, a martelé M. Fall hier, comme pour dire à son ancien mentor qu’il tient sa revanche et a pris son destin en main. En attaquant frontalement la gestion “peu transparente” du pays par le régime, il fait chemin-faisant le procès du leader de Rewmi qui occupe une place centrale dans la gouvernance actuelle.

Le divorce est consommé. Déthié Fall et son parti peuvent faire mal à la formation de l’actuel président du Conseil économique social et environnemental (CESE). Déjà, des figures de grande envergure quittent la barque Rewmi.

Même si elles n’ont pas annoncé leur destination, il est évident que le PRP n’est pas étranger à cette cascade de démissions. Idrissa Seck, homme politique de grande expérience, qui n’est pas né de la dernière pluie, a peut-être assez mesuré les conséquences de son choix.

Toutefois, le constat est assez alarmant pour lui. Ses cinq mois de compagnonnage avec Macky ont sensiblement amenuisé sa cote de popularité, surtout à cause de ses prises de parole approximatives.

Ce qu’il gagne vaut-il ce qu’il perd ? L’ex-Premier ministre est manifestement conscient qu’il perd de sa superbe mais semble convaincu qu’il récoltera les “fruits de ses sacrifices”. Il se projette pour 2035, pour reprendre le propos de Yankhoba Diattara, un de ses poulains.

Une lointaine perspective fortement compromise par les violents événements survenus début mars qui ont étalé la fragilité d’un pouvoir qui se glorifiait d’être largement majoritaire avec 85% des voix.

Déthié Fall qui plaide pour Karim Wade et pour Khalifa Sall, “candidats injustement écartés”, et exige l’arrêt des “persécutions des opposants“, met une pression supplémentaire sur Macky Sall

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