Chronique

Dessine-moi Dakar

Où en est-on avec l’Emergence que l’on nous fredonne depuis 2013 ? Il suffit de se trimbaler dans quelques coins de la capitale pour se rendre à l’évidence que nous en sommes encore loin.

Dakar se modernise certes avec des autoponts, pendant que, dans sa lointaine banlieue, on édifie une ville nouvelle.

Un TER circule déjà et dessert de nombreuses localités de la périphérie. On attend le BRT pour d’ici fin 2022. Des commodités pour une ville en progrès.

Mais là s’arrête le faciès de l’émergence. Dakar et sa banlieue restent répugnantes. L’embellie qu’elles offrent aux visiteurs est trompeuse.

Nos marchés sont dégoûtants. L’hygiène est loin d’être la préoccupation de ces acteurs de l’informel qui proposent leurs marchandises dans un environnement insalubre.

Un véritable problème de santé publique. Des produits alimentaires cohabitent chaleureusement avec des tas d’immondices ou des eaux usées.

Des eaux venant souvent de fosses septiques. Pouah ! Les rues des quartiers sont encombrées de vendeurs de camelote douteuse, les trottoirs transformés en lieux de commerce.

Des garages de mécaniciens ou des ateliers de menuisiers squattent le bitume même. Rien de tout cela ne semble déranger l’Autorité.

Des routes balafrées, le ventre béant, jusque dans les entrailles du centre-ville de telle sorte que les véhicules slaloment pour éviter les nombreux nids de poule qui jalonnent les artères à l’instar de la mythique route nationale, indigne d’un Sénégal en 2022.

Et plutôt que de nous construire des routes sécurisées sans trous, on tire la langue à ceux qui ne peuvent se payer le péage. Tant pis !

Au cœur de la ville, des souks et gargotes se disputent une clientèle paumée. Partout des déchets humains pour paraphraser l’auteure de « La grève des bàttu ». Signe d’une pauvreté qui ne recule pas.

Les hôpitaux sont devenus des mouroirs pendant que l’on en inaugure d’autres à l’intérieur du pays sans le personnel d’appoint.

Quant aux lieux où l’on instruit nos enfants, ils sont tout simplement effrayants. Ajoutez à ce tableau kafkaïen de vieux immeubles en ruine. L’émergence n’est assurément pas pour demain…

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