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Des travailleurs domestiques à Hong Kong «abandonnés» par leurs employeurs

Des travailleurs domestiques à Hong Kong «abandonnés» par leurs employeurs

De nombreux travailleurs domestiques à Hong Kong ont été «abandonnés» par leurs employeurs, certains devant coucher dehors ou se voyant refuser l’accès aux soins après avoir contracté le Covid-19, alors que la ville traverse sa pire flambée épidémique en deux ans, ont dénoncé vendredi 18 février des organisations caritatives.

Environ 370.000 employés domestiques étrangers, en grande majorité des femmes philippines et indonésiennes, travaillent à Hong Kong où ils cuisinent, font le ménage et s’occupent des enfants des familles aisées. Selon la loi, ces travailleurs doivent être logés chez leur employeur, ne peuvent en principe changer d’emploi et n’ont droit qu’à un jour de congé par semaine.

Vendredi, un collectif d’associations représentant ces travailleurs a dénoncé une grave détérioration de leurs conditions de vie alors que Hong Kong, largement épargné par la pandémie pendant deux ans au prix d’un isolement draconien, est soudainement submergé par les cas de Covid-19 depuis l’apparition dans la ville du variant très contagieux Omicron.

Selon ce collectif, des travailleurs ont été brutalement licenciés par leurs employeurs après avoir contracté le virus et doivent dormir dans la rue. Ayant perdu leur travail, certains se sont vu refuser l’accès aux hôpitaux.

Les employés domestiques étrangers ont été «sur la ligne de front» pour aider les familles hongkongaises à affronter la pandémie, a affirmé Eni Lestari, une travailleuse et activiste indonésienne. «Et maintenant on nous néglige, on nous refuse tout service, on nous abandonne», a-t-elle déploré. «Nous sommes très inquiets, et nous sommes très mécontents», a-t-elle ajouté.

Appel à «la compassion et l’aide»
Toujours selon le collectif, de nombreux employeurs à Hong Kong interdisent à leurs employés de sortir du domicile familial pendant leur jour de congé hebdomadaire, sous peine de renvoi. «Pour nous, rester à la maison signifie devoir travailler», a raconté Dolores Balladares Pallaez, de l’Association de coordination des migrants asiatiques, qui en a appelé à «la compassion et l’aide» des autorités et de la population.

Le collectif a également affirmé que la police de Hong Kong multiplie les amendes pour violation de la distanciation sociale contre les travailleurs étrangers qui, traditionnellement, se regroupent dans les parcs pour pique-niquer pendant leur jour de congé, et que le montant des sanctions infligées pouvait être l’équivalent de deux mois de salaire

Après n’avoir enregistré qu’un peu plus de 12.000 cas de Covid-19 sur la totalité des deux premières années de pandémie, Hong Kong fait face ces derniers jours à une progression exponentielle du virus qui a pris les autorités au dépourvu. Plus de 6.100 cas ont été recensés pour la seule journée de jeudi, débordant le système hospitalier de la ville.

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