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Des tirs entendus près de la présidence à Ouagadougou, la capitale reste burkinabè sous tension

Des tirs d’origine encore inconnue ont été entendus vendredi matin avant l’aube à Ouagadougou dans le quartier abritant la présidence et le QG de la junte militaire au pouvoir depuis janvier, ont rapporté des témoins à l’AFP.

« J’ai entendu de lourdes détonations vers 4H30 (locales et GMT), et là les routes autour de ma maison sont barrées par des véhicules militaires », a affirmé l’un d’eux, vivant près de la présidence.

Dans le courant de la matinée, d’autres tirs ont été entendus par un caméraman de l’AFP, dans le quartier de Ouaga 2000, où se situent la présidence et le camp militaire de la junte au pouvoir.

Plusieurs axes de la capitale burkinabè étaient bloqués par des militaires postés sur les principaux carrefours de la ville, notamment devant le siège de la télévision nationale, ont constaté des journalistes de l’AFP.

Le grand marché de Ouagadougou était quant à lui ouvert, même si tous les commerçants n’étaient pas derrière leurs stands.

Interrompu pendant plusieurs heures, le signal de la télévision nationale est revenu vers 09H15 GMT et des documentaires étaient diffusés, sans que la situation en cours ne soit évoquée.

Le Burkina Faso est dirigé par une junte militaire arrivée au pouvoir en janvier dernier par un coup d’Etat. Ce putsch, qui avait renversé le président élu Roch Marc Christian Kaboré, avait démarré par des mutineries dans plusieurs casernes du pays.

L’homme fort de cette junte, le lieutenant-colonel Paul-Henri Sandaogo Damiba, avait promis en prenant le pouvoir de faire de la sécurité sa priorité, dans ce pays miné depuis des années par des attaques jihadistes.

Brève « accalmie »
Mais la situation ne s’est pas améliorée et les attaques meurtrières, touchant des dizaines de civils et soldats, se sont poursuivies.

Début septembre, le président Damiba avait salué une « relative accalmie » dans plusieurs localités. Mais les attaques ont continué dans le nord, où des villes sont désormais soumises à un blocus des jihadistes, qui font sauter des ponts à la dynamite et attaquent les convois de ravitaillement qui circulent dans la zone.

Le 5 septembre, un premier convoi avait sauté sur un engin explosif improvisé, provoquant la mort de 35 civils, dont de nombreux enfants.

Quelques jours après, le 13 septembre, le lieutenant-colonel Damiba avait limogé son ministre de la Défense pour assumer lui-même ce rôle.

<p>Des soldats postés à un carrefour à Ouagadougou, capitale du Burkina Faso, le 30 septembre 2022</p>
Cette semaine, un autre convoi, escorté par l’armée et qui devait ravitailler en vivres la ville de Djibo (nord), a été attaqué par des jihadistes présumés.

Avec un bilan très lourd: 11 soldats sont morts, 28 personnes ont été blessées et 50 civils sont portés disparus, selon les derniers chiffres officiels.

D’autres attaques ont particulièrement marqué l’opinion publique, comme le massacre de Seytenga (nord) en juin dernier, au cours duquel 86 civils avaient été tués.

Depuis 2015, les attaques récurrentes de mouvements armés affiliés à Al-Qaïda et au groupe Etat islamique, principalement dans le nord et l’est du pays, ont fait des milliers de morts et provoqué le déplacement de quelque deux millions de personnes.

Depuis l’an dernier, le Burkina est devenu l’épicentre des violences dans le Sahel, avec plus d’attaques meurtrières qu’au Mali ou au Niger en 2021, selon l’ONG Acled.

Plus de 40% du territoire est hors du contrôle de l’Etat, selon des chiffres officiels.

Jean Louis Verdier - Rédacteur en Chef Digital - Paris- Dubaï - Hong Kong dakarecho@gmail.com - Tél (+00) 33 6 17 86 36 34 + 852 6586 2047

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