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Des puits de sel, une tradition chez les paludières sénégalaises

Des puits de sel, une tradition chez les paludières sénégalaises

Les paludières sénégalaises de Palmarin militent pour une reconnaissance de leur production artisanale. Elles sont épaulées par l’association guérandaise Univers-Sel, qui accueille depuis jeudi 5 et jusqu’à mercredi 12 septembre une délégation de cette coopérative.

À ce jour, 157 productrices de sel sont membres de la coopérative de Palmarin et toutes souhaitent favoriser la reconnaissance de leur production artisanale sur un marché sénégalais dominé par le sel industriel.

L’histoire de ces productrices rappelle celle vécue il y a cinquante ans à Guérande, où il a fallu faire sa place face à la puissance des sels industriels.

Grâce à la mutualisation des ressources et à la valorisation de leur production via la coopérative de sel de Guérande, les paludiers ont pu se positionner économiquement avec un sel artisanal récolté à la main à forte valeur patrimoniale, historique et écologique , précise Maxence Pottier, chargé de communication à Univers-Sel.

De la même manière, les femmes de Palmarin, dont l’activité repose sur des puits de sel creusés dans le sol, cherchent à perpétuer cette tradition intégrée dans une réserve naturelle communautaire protégée.

Le projet soutient également la volonté écotouristique de ces femmes, une activité à forte valeur ajoutée. Il s’agit de développer une vision globale de la production artisanale du sel de Palmarin, en intégrant les aspects patrimoniaux et historiques, afin de leur assurer une source de revenu durable , ajoute Maxence Pottier.

Transmis de mère en fille
Les fameux « puits à sel », exploités par les paludières de Palmarin, dans le delta du Siné Saloum, sont creusés jusqu’à 2 ou 3 mètres de profondeur, l’eau salée remontant dans les puits par capillarisation. Un processus d’évaporation de l’eau salée génère la création d’une croûte de sel au fond du puits, les paludières entrant dans le puits et récoltant ensuite le sel à l’aide de paniers.

Les puits à sel sont exploités uniquement par des femmes qui en ont la charge de plusieurs et qui se les transmettent de mères en filles, de génération en génération.

Le projet Ndappe O Diem (Grenier à Sel), initié par Univers-Sel, a débuté il y a deux ans avec l’objectif global de soutenir la production de sel artisanal dans les pays d’Afrique , comme au Sénégal dans la péninsule de Palmarin.

La délégation sénégalaise, reçue chez des paludiers membres d’Univers-Sel depuis jeudi 5 septembre, quittera la presqu’île guérandaise mercredi 11 septembre, après son séjour d’étude mais restera en lien avec Univers-Sel au travers du projet Ndappe O Diem.

Avec Ouest France

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