L’ouverture de l’aéroport Léopold Sédar Senghor au trafic intérieur est fortement souhaitée par les passagers. Ils y voient plusieurs avantages, notamment en gain de temps, en coût mais surtout, pour la viabilité des régions et le développement de la nouvelle compagnie dénommée Air Sénégal International.
L ’idée de faire de l’aéroport international Léopold Sédar Senghor, transformé par le décret 2017-2022 en aéroport militaire et confié à l’armée sénégalaise depuis le 8 décembre 2017, un second aéroport pour les vols intérieurs trouve échos favorables auprès des clients.
Ainsi, de l’avis de Laurent Armand Mendy, un régulier des vols Dakar-Ziguinchor l’idée est «géniale». «A mon humble avis, l’idée émise s’avère la meilleure, sinon je ne trouve plus la nécessité de prendre un avion en payant 65.000 pour descendre à Diass puis ensuite débourser 15.000 voire 20.000 F CFA pour revenir à Dakar et inversement», récrimine M. Mendy. il poursuit : «c’est un véritable calvaire pour nous et je pense sincèrement que les gens de la Casamance seraient prêts à signer une pétition pour cela». C’est dire que «nous souffrons énormément de cette situation déplorable».
Pour s’en convaincre, il souligne: «Je me rappelle de mon dernier voyage à Dakar, précisément au moment des couvre-feux, j’arrive à 21 heures à Dakar. Et là, j’ai dû débourser 15 000 FCFA pour me rendre chez moi. Ceci adossé au coût du vol de 65 000 FCFA, le tout vous revient à 80 000 FCFA». Donc, déduit-il : «Nous pensons que l’idée est géniale». et sur ce, «nous demandons à l’état d’accéder à cette requête».
Moustapha Diop, opérateur économique à Ziguinchor d’emboiter le pas. «Je trouve une telle idée pertinente pour nous qui opérons à l’intérieur du pays et qui souvent sortons hors du pays pour les mêmes raisons», soutient-il. Donc, pour lui : « réaffecter l’aéroport Léopold Sédar Senghor aux vols intérieurs est triplement rentable pour développer le trafic aérien intérieur, viabiliser et développer les régions de l’intérieur et également dynamiser la compagnie Air Sénégal. Et rien que pour ça, l’état doit revivifier l’aéroport Lss».
En outre, «Les voyageurs que nous sommes gagnons en temps, sur les coûts de transport, dans la gestion de stress et surtout dans le respect de nos rendez-vous». M. Samb, homme d’affaires ne dit pas le contraire. «Il m’arrive d’avoir des rendez-vous à Dakar, mais souvent j’acquise un retard parce que le déplacement de l’Aéroport international Blaise Diagne (Aibd) vers Dakar est très compliqué à cause des embouteillages», souligne-t-il. Donc, « je soutiens fortement cette idée et j’en appelle aux autorités compétentes à prendre acte de cela pour la vitalité de l’économie nationale, pour le gain de temps mais également le coût des voyages que nous effectuons régulièrement».
MAPENDA CISSE, DIRECTEUR EXECUTIF DE TRANSAIR : «Nous sommes preneurs»
Transair est une société 100 % sénégalaise. A l’instar de Air Sénégal international, elle a été touchée de plein fouet par la pandémie de coronavirus.
L’état devrait donc lui éviter un crash en plein vol. en dehors d’un plan de sauvetage attendu dont son Président Directeur Général (PDG), Alioune Fall a même été choisi comme président du comité de relance au sein du ministère du tourisme et des transports aériens, d’autres pistes devraient être explorées pour aider cette «petite» compagnie qui fait la fierté des sénégalais. Une d’elles serait de faire de l’aéroport Léopold Sédar Senghor, un aéroport domestique devant permettre aux passagers d’y atterrir et d’y décoller.
L’idée est d’ailleurs approuvée par la direction de TransAir. «Nous sommes preneurs», répond avec enthousiasme le directeur exécutif, Mapenda Cissé qui a été interpelé par la rédaction de sud Quotidien sur la question. et d’ajouter, «d’ailleurs, nous l’avions envisagé.
Même s’il nous arrive toujours d’atterrir à l’aéroport Léopold Sédar Senghor avec des vols location. Mais il faut des autorisations spéciales», de l’armée nationale. Faire de Lss est un aéroport secondaire ou domestique permettra également de réaménager très rapidement les aéroports régionaux. «Ce serait une excellente idée en tout cas, soutient encore Mapenda Cissé, avec les célébrations des grandes cérémonies religieuses où il y a une forte affluence.
Notamment le Magal de Touba, le Gamou de Kaolack avec la communauté Niassène basée à l’extérieur». Mieux, ajoute le Directeur exécutif de Transair, «une telle initiative va développer le tourisme notamment à Tambacounda, Cap-Skiring, Saint-Louis etc. Le département du Tourisme devrait en faire son cheval de bataille». Selon lui, «cela va donner plus d’envergure aux transports aériens au Sénégal. Les gens mettent plusieurs heures pour rallier AiBD en voiture ; ensuite prendre un avion et faire moins 500 kms en quelques minutes».
A noter que toutes nos tentatives d’entrer en contact avec le directeur des transports aériens sont restées vaines. Il est peut-être préoccupé par l’ouverture prochaine de la ligne Dakar-New York –Washington au lieu d’une ligne Dakar-New York–Montréal, qui selon les services du département du tourisme, serait plus rentable.
JEAN PIERRE MALOU
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