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Des milliers de partisans de l’opposition sénégalaise participent à une manifestation de trois jours

Plus de 100.000 partisans du chef de l’opposition sénégalaise, Ousmane Sonko, se sont massés dans la banlieue de Dakar, au terrain Acapes, ce mardi. Il s’agit de la première des trois journées de manifestations prévues pour soutenir l’aspirant candidat à la présidence, qui fait l’objet d’un procès en diffamation devant reprendre cette semaine.

Les manifestations sont la dernière expression des tensions croissantes au Sénégal à l’approche des élections de 2024 qui pourraient voir le président Macky Sall briguer un troisième mandat controversé, que l’opposition juge inconstitutionnel.

M. Sall, 61 ans, n’a ni confirmé ni infirmé son intention de se présenter, ce qui a donné lieu à de nombreuses spéculations. L’élection l’opposerait à un parti d’opposition dirigé par M. Sonko, qui est arrivé en troisième position lors des dernières élections, mais qui a depuis gagné en influence, en particulier parmi les jeunes urbains désillusionnés.

Le Sénégal a adopté des révisions constitutionnelles en 2016, qui ont notamment réduit les mandats présidentiels de sept à cinq ans.

M. Sall a été élu pour la première fois en 2012 pour un mandat de sept ans en vertu de l’ancienne constitution. Il a été réélu en 2019 et certains de ses partisans ont fait valoir qu’il pourrait se présenter pour un autre mandat en vertu de la nouvelle constitution.

Macky Sall a refusé de commenter ses intentions pour 2024.

« Macky Sall tient la paix du pays entre ses mains. S’il sort et dit qu’il n’est pas candidat, le pays sera en paix, nous pourrons arrêter les manifestations », a déclaré M. Codou, un manifestant venu de la ville voisine de Thiès.

Les opposants de M. Sall l’accusent de chercher à affaiblir la concurrence par de fausses accusations et des procès politiques avant l’élection. Le gouvernement dément ces accusations.

Sonko, 48 ans, est attendu au tribunal jeudi pour la reprise des audiences dans le cadre d’un procès en diffamation pour avoir prétendument accusé le ministre du tourisme de détournement de fonds.

M. Sonko doit également répondre d’accusations de viol et de menaces de mort à l’encontre d’une employée d’un salon de beauté en 2021, ce qu’il nie.

« Nous dénonçons une grande injustice. Sonko est un espoir pour les jeunes. Macky Sall veut juste repousser Sonko. Il fera tout pour empêcher Sonko de se présenter », a déclaré Khadidatou Faye, une partisane de Sonko. « Nous n’accepterons pas cette injustice. Ce sera Sonko ou rien ».

Mme Faye et des milliers de partisans de l’opposition se sont rassemblés autour d’un terrain dans le quartier de Yoff à Dakar mardi, brandissant des drapeaux sénégalais et des photos de Sonko, qui est arrivé sur le terrain à bord d’un véhicule dans un convoi, accueilli par des partisans en liesse.

M. Sonko a exhorté ses partisans à le rejoindre au tribunal jeudi pour le procès en diffamation.

Les forces de sécurité étaient très présentes dans la zone, avec notamment des dizaines de véhicules anti-émeutes.

La police n’hésite pas à réprimer les manifestations au Sénégal. Les dernières manifestations pro-Sonko, qui ont éclaté après sa sortie du tribunal le mois dernier, ont été dispersées à l’aide de gaz lacrymogènes.

Le Sénégal a longtemps été considéré comme un phare de la démocratie en Afrique de l’Ouest. Mais les critiques sont devenus frustrés par la répression de la dissidence par M. Sall et par son incapacité à améliorer les conditions de vie économiques de la majorité de la population.

Des affrontements meurtriers ont éclaté dans tout le pays en 2021 après l’arrestation de Sonko à la suite d’allégations d’agression sexuelle.

Jean Louis Verdier - Rédacteur en Chef Digital - Paris- Dubaï - Hong Kong dakarecho@gmail.com - Tél (+00) 33 6 17 86 36 34 + 852 6586 2047

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