Société

Des milliers de manifestants sénégalais appellent à durcir la répression contre l’homosexualité

Dimanche 20 février, des milliers de Sénégalais ont manifesté contre l’homosexualité. Le message est clair, alors que le code pénal punit déjà sévèrement l’homosexualité, considérée comme contre-nature.

Des milliers de personnes ont manifesté dimanche à Dakar pour réclamer un renforcement de la répression de l’homosexualité au Sénégal après le récent rejet par le Parlement d’un texte durcissant les lois en la matière, ont constaté des journalistes de l’AFP.

« Non à l’homosexualité », ont scandé les manifestants sur la Place de la Nation, dans le quartier populaire de Colobane, près du centre-ville de Dakar.

« Nous appelons le président de l’Assemblée nationale à faire revenir dans la procédure la proposition de loi, pour que les députés puissent l’examiner à nouveau et l’adopter en (séance) plénière », a déclaré l’imam Aliou Ndao, célèbre au Sénégal pour ses prêches religieux.

Plusieurs banderoles et pancartes hostiles à l’homosexualité ont été brandies par les manifestants, parmi lesquels beaucoup de jeunes venus d’autres régions du pays. La manifestation a été organisée à l’appel du collectif « And Samm Jikko » (Ensemble pour la sauvegarde des valeurs, en wolof), composé d’associations musulmanes.

Des députés soutenant la proposition de loi durcissant la répression contre l’homosexualité, rejetée par le Parlement en janvier, des hommes politiques et des membres de la société civile ont participé à la manifestation, encadrée sans incident par les forces de l’ordre.

La loi sénégalaise punit d’un à cinq ans de prison et d’une amende de 100.000 à 1.500.000 francs CFA (152 à 2.286 euros) « quiconque aura commis un acte impudique ou contre nature avec un individu de son sexe ».

Onze députés avaient déposé en décembre une proposition de loi, émanant du collectif « And Samm Jikko », pour porter les peines de prison à cinq à dix ans ferme et les amendes à un million à cinq millions de francs CFA (1.500 à 7.625 euros).

Outre l’homosexualité, la proposition visait « lesbianisme, bisexualité, transsexualité, intersexualité, zoophilie, nécrophilie et autres pratiques assimilées ».

Le Bureau de l’Assemblée nationale avait rejeté la proposition en invoquant le fait que le code pénal sénégalais réprime déjà « sévèrement » l’homosexualité.

Le président Macky Sall, dont le pays est souvent cité en exemple d’Etat de droit en Afrique, a toujours invoqué les spécificités culturelles sénégalaises pour refuser une dépénalisation de l’homosexualité, y compris devant des dirigeants étrangers.

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