Une enquête conjointe menée par la RTBF, Franceinfo et France 24 révèle, mercredi, à l’occasion des 100 jours de l’entrée en fonction Donald Trump à la Maison Blanche, comment Elon Musk utilise son réseau social X (ex-Twitter) pour amplifier des messages d’extrême droite en Europe, souvent en relayant de fausses informations.

Sur plus de 15.000 tweets analysés entre novembre 2024 et avril 2025, une minorité contient des infox (fausses informations), mais celles-ci apparaissent systématiquement à des moments clés de l’agenda politique européen, en particulier autour d’échéances électorales, pointent les membres de l’organisation Les Médias Francophones Publics (Les MFP).

Depuis le rachat de Twitter en 2022, Elon Musk a complètement transformé la plateforme. En soutenant des comptes d’extrême droite et en interagissant fréquemment avec des figures politiques radicales, le milliardaire a largement contribué à la polarisation du débat public, également en Europe.

Ses messages et les comptes qu’il privilégie deviennent des relais idéologiques, diffusant des narratifs souvent extrêmes et contribuant à la désinformation.

Parmi les pays européens, l’Allemagne apparaît comme l’une de ses cibles principales. Dans ce pays, il soutient l’AfD et interagit fréquemment avec Naomi Seibt, militante climatosceptique et anti-immigration, dont les publications gagnent une visibilité massive grâce à lui. Au Royaume-Uni, il attaque le Premier ministre Keir Starmer, en relayant sans preuve des accusations liées aux « grooming gangs », et soutient Tommy Robinson, figure majeure de l’extrême droite britannique.

En Belgique, c’est Dries Van Langenhove, ex-député Vlaams Belang, qui bénéficie de l’appui du patron de X.

En France, le milliardaire s’est aussi prononcé contre la condamnation de l’ex-présidente du Rassemblement National, Marine Le Pen, dans le dossier de détournement de fonds publics européens.

À travers une amplification sélective de récits d’extrême droite, Elon Musk est en train de devenir un acteur politique d’influence à part entière en Europe, conclut l’enquête.