Dakar-Echo

Des fouilles archéologiques pour connaître « la vérité » sur le massacre de tirailleurs africains par les forces coloniales françaises à Thiaroye en 1944

Des fouilles archéologiques pour connaître « la vérité » sur le massacre de tirailleurs africains par les forces coloniales françaises à Thiaroye en 1944

Le gouvernement sénégalais a annoncé mercredi 19 février 2025 l’organisation prochaine de fouilles archéologiques pour connaître « la vérité » sur le massacre de tirailleurs africains par les forces coloniales françaises à Thiaroye en 1944. Des historiens estiment à 400 le nombre de tirailleurs rapatriés des combats en Europe tués à la caserne de Thiaroye, le 1ᵉʳ décembre 1944.

Le gouvernement sénégalais a annoncé mercredi 19 février 2025 l’organisation de fouilles archéologiques pour connaître la vérité sur le nombre de tirailleurs africains tués en 1944 par les forces coloniales françaises, près de Dakar, alors qu’ils réclamaient leurs soldes, une revendication ancienne de chercheurs.

Pour la manifestation de toute la vérité sur le nombre de victimes, le Premier Ministre (Ousmane Sonko) a informé le Conseil (des ministres) que les compléments d’informations requis sont toujours attendus , indique un communiqué publié après une réunion du gouvernement mercredi.

Le Sénégal a reproché à la France de cacher la vérité.
Devant cette contrainte, des fouilles archéologiques seront entreprises, dit le communiqué qui ne précise pas la nature de cette contrainte et son origine. Le Sénégal a reproché à la France de cacher la vérité sur ce massacre en retenant notamment selon lui des documents d’archives permettant de connaître le bilan humain.

Les lieux prévus pour ces fouilles archéologiques n’ont pas été indiqués : un cimetière dans la banlieue de Dakar où des victimes de ce massacre sont présumées avoir été inhumées, ou le camp militaire dans le voisinage où il s’est produit, ou les deux endroits à la fois.

Des chercheurs réclament depuis de nombreuses années des fouilles archéologiques sur ces deux sites pour, selon eux, compléter les informations sur la tuerie de Thiaroye.

Un massacre très récemment reconnu par la France
Les nouvelles autorités sénégalaises, qui prônent la rupture avec le système et se réclament du souverainisme, ont mis en place un comité de chercheurs qui doit rendre en avril un rapport sur ce massacre. Celui-ci a été reconnu comme tel par la France la veille de la commémoration du 80ᵉ anniversaire de la tuerie, le 1ᵉʳ décembre dernier. 

Le Sénégal a commémoré cette année, avec une envergure inédite, ces événements du 1ᵉʳ décembre 1944 au camp militaire de Thiaroye, près de Dakar.

Des artères, places et édifices porteront le nom des victimes de ce massacre dont l’histoire sera également enseignée à l’école, ont annoncé les autorités sénégalaises.

De nombreuses zones d’ombre subsistent.
Les forces coloniales françaises avaient tiré sur des tirailleurs rapatriés des combats en Europe, pas seulement sénégalais, mais provenant aussi d’autres pays africains, qui réclamaient le paiement d’arriérés de solde.

De nombreuses zones d’ombre subsistent sur les circonstances de ce massacre, le nombre de tirailleurs tués, leur identité, le lieu de leur inhumation. Les autorités françaises de l’époque avaient admis la mort de 35 personnes. Plusieurs historiens avancent un nombre de victimes bien plus élevé, jusqu’à 400.

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