Dakar-Echo

Des députés français demandent l’«intervention urgente» de Paris pour «assurer la libération» de Coline Fay détenue au Sénégal

Des députés français demandent l’«intervention urgente» de Paris pour «assurer la libération» de Coline Fay détenue au Sénégal

La ministre des Affaires étrangères Catherine Colonna est appelée à intervenir d’urgence pour «assurer la libération» d’une Française arrêtée au Sénégal alors qu’elle participait à une manifestation, dans une lettre ouverte cosignée par deux députés de gauche et son avocat.

«Nous nous permettons de solliciter votre attention sur la situation alarmante de Coline Fay», une militante écologiste qui «se trouve actuellement incarcérée» au Sénégal, écrivent l’écologiste Aurélien Taché, l’Insoumise Sophia Chikirou et l’avocat Juan Branco, dans ce courrier daté de jeudi et consulté vendredi par l’AFP. 

Selon eux, la jeune femme a été arrêtée le 17 novembre devant la Cour suprême de Dakar, «alors qu’elle participait pacifiquement à une manifestation». Elle est accusée de «complot contre l’autorité de l’Etat», affirme son avocat, ce qui l’expose à une lourde peine.

Les autorités à Dakar n’ont pas donné suite aux sollicitations de l’AFP sur les conditions de son arrestation et ce qui lui est reproché.

«Face à cette situation préoccupante, nous appelons à votre intervention urgente pour assurer la libération de Coline Fay et la protection de ses droits fondamentaux», ajoutent les députés et l’avocat dans leur lettre.

«Dérives autoritaires»
Pour les élus et l’avocat, cette arrestation «s’inscrit dans un climat de tension politique au Sénégal» et «de dérives autoritaires exercées par le régime de Dakar, sous la présidence de Macky Sall, envers les voix dissidentes et les mouvements populaires, notamment ceux associés à l’opposition politique menée par Ousmane Sonko».

L’avocat de Coline Fay Fay, Juan Branco, est aussi celui d’Ousmane Sonko, actuellement emprisonné, et qui souhaite se présenter à la présidentielle de février 2024. L’opposant a été déclaré coupable en juin de débauche de mineure et condamné à deux ans de prison ferme. Il a été écroué fin juillet sous d’autres chefs d’inculpation, dont appel à l’insurrection, association de malfaiteurs en lien avec une entreprise terroriste et atteinte à la sûreté de l’Etat.

Ousmane Sonko dénonce dans toutes ces affaires un complot pour l’empêcher de participer à la présidentielle, ce que le pouvoir dément. Un juge sénégalais a ordonné jeudi sa réintégration sur les listes électorales, dont il avait été retiré après sa condamnation en juin. Mais le temps est compté pour l’opposant qui doit recueillir ses parrainages et déposer sa candidature à la présidentielle d’ici le 26 décembre.

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