François Mancabou, un des 11 membres supposés opérer sous le nom de ‘’ Force spéciale’’ et arrêtés suite à la marche interdite de l’opposition du 17 juin dernier, est décédé à l’hôpital Principal de Dakar (HPD).
Mancabou est le seul du groupe à n’avoir pas fait face au juge suite à leur interpellation. Il a été transféré le 25 juin à l’hôpital pour des soins suite à des blessures graves qu’il aurait subies lors de sa garde à vue à la Sûreté urbaine de Dakar.
L’avis de décès publié par les services de l’HPD fait état d’une « mort accidentelle » intervenue mercredi à 22 heures 40 minutes.
D’après les membres de sa famille, Mancabou aurait été sauvagement torturé lors de sa garde à vue.
Des membres de la société civile ont étalé leur indignation suite à la disparition du détenu tout en exigeant la lumière.
« Nous exigeons que toute la lumière soit faite sur les circonstances de sa mort et surtout sur ce qui a pu se passer à la sûreté urbaine de Dakar où il était détenu », a réagi Seydi Gassama d’Amnesty international sur Facebook.
Cette homme jovial , souriant en lacoste gris entouré de sa famille, c’est François Mancabou. Il a été lâchement torturé par la police politique de ce régime. Il a été arraché de sa famille par un régime criminel qui complote contre des citoyens sénégalais. #Justicepourles19 pic.twitter.com/KIELj3G3st
— Waangrin (@Waangrin) July 15, 2022
« La torture est interdite en toutes circonstances et si le dossier médical et l’autopsie révèle qu’il a été torturé, les tortionnaires et l’Etat du Sénégal rendront compte », a-t-il prévenu.
« Il faut impérativement une enquête indépendante et une autopsie sérieuse pour déterminer les causes de la mort de Mancabou », a posé Birahim Seck du Forum civil.
Il s’agit du second rebondissement dans cette affaire, dite de la ‘’ Force spéciale’’.
En effet, l’administration pénitentiaire avait annoncé lundi l’évasion de l’un des membres, Pape Mamadou Seck, qui avait été transféré au pavillon spécial de l’hôpital Le Dantec pour des soins.
Les membres du groupe ‘’ Force spéciale’’ avaient été placés sous mandat de dépôt le 29 juin pour, entre autres, complot contre l’autorité de l’Etat, actes de nature à occasionner des troubles à l’ordre public graves, association de malfaiteurs avec une entreprise terroriste, détention et transport de produits et substances incendiaires en vue de la commission d’actes en rapport avec une entreprise terroriste.
Plus d’une centaine de personnes avaient été arrêtées lors de cette marche interdite organisée en guise de protestation contre le rejet partiel de la liste de la coalition de l’opposition Yewwi Askan Wi pour les élections législatives du 31 juillet courant.
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