Nécrologie

Décès de l’écrivain et journaliste marocain Driss El Khouri et du cinéaste brésilien Arnaldo Jabor

Aux côtés d’emblématiques écrivains marocains tel que Mohamed Choukri et Mohamed Zafzaf, il est décrit comme un «trublion» de la littérature de par ses écrits sans filtres.

L’écrivain et journaliste Driss El Khouri, considéré comme l’une des meilleures plumes de la littérature marocaine arabophone, est décédé lundi à l’âge de 83 ans à Salé, près de Rabat, a annoncé l’Union des écrivains du Maroc (UEM).

«Avec la disparition de Driss El Khouri, le Maroc perd un homme exceptionnel, un grand écrivain et un créateur talentueux et engagé», écrit l’UEM dans un communiqué, cité mardi par l’agence de presse MAP.

Auteur prolifique et personnage haut en couleur, Driss El Khouri était davantage connu dans le monde arabe que francophone. «Quant à la classification des auteurs marocains en arabophones et francophones, je trouve qu’elle est toute faite car elle vise à créer un profond abîme entre les écrivains marocains nonobstant leur langue», commentait-il dans son essai Double Langage traduit en français en 2017.

Parmi ses nouvelles les plus populaires, figurent Al-Bidayat («Débuts», 1980) et Al-Ayyam wa Allayali («Jours et Nuits», 1982). Aux côtés d’emblématiques écrivains marocains tel que Mohamed Choukri et Mohamed Zafzaf, il est décrit comme un «trublion» de la littérature de par ses écrits sans filtres.

Driss El Khouri «est une plume alerte, singulière. Une voix authentique aussi. Celle des petites choses, des petites gens (…) Toute son œuvre est une ode à la liberté.

Celle d’écrire, de respirer, d’être ce qu’on est et rien d’autre», résumait Karim Boukhari, rédacteur en chef de la revue d’histoire Zamane, en 2019. Né en 1939 à Casablanca, l’écrivain fut journaliste dans la presse de gauche – notamment au quotidien arabophone Al Ittihad Al ichtiraki («L’Union socialiste») jusqu’à sa retraite.

Décès du cinéaste Arnaldo Jabor, l’un des artsians de la nouvelle vague brésilienne
Le cinéaste a plusieurs fois été distingué, notamment à Cannes pour Parle moi d’amour et à Berlin avec Toute nudité sera châtiée.

Le cinéaste et chroniqueur brésilien Arnaldo Jabor, réalisateur de films primés dans des festivals internationaux comme Toute nudité sera châtiée ou Parle moi d’amour, est mort mardi à 81 ans, des suites d’un accident vasculaire cérébral, a annoncé sa famille. «Jabor s’est transformé en étoile, mon fils a perdu son père et le Brésil a perdu un grand Brésilien», a écrit son épouse Suzana Villas Boas sur Instagram.

Né à Rio de Janeiro le 12 décembre 1940, Arnaldo Jabor faisait partie du mouvement du «Cinema Novo» (cinéma nouveau), la nouvelle vague du cinéma brésilien, qui a débuté dans les années 1960.

Il a notamment dirigé l’actrice emblématique Sonia Braga dans Je t’aime, présenté au festival de Cannes dans la catégorie «Un certain regard», en 1981.

Arnaldo Jabor a également vu deux de ses longs-métrages entrer dans la sélection officielle à Cannes, Pindorama, en 1971, et Parle moi d’amour, pour lequel Fernanda Torres a reçu le prix d’interprétation féminine, en 1986.

Son film Toute nudité sera châtiée, inspiré d’une célèbre pièce du dramaturge Nelson Rodrigues, a remporté l’Ours d’Argent au festival de Berlin en 1973.

Arnaldo Jabor était également connu au Brésil pour ses talents de chroniqueur au ton acerbe, à la télévision, sur TV Globo, ou dans les colonnes du quotidien O Globo. «Dans ses films comme dans ses textes, il cherchait à observer la société brésilienne, comprendre ses paradoxes et critiquer ses hypocrisies», peut-on lire dans un hommage publié mardi par O Globo.

Peu avant la pandémie de coronavirus, le cinéaste brésilien a tourné à Sao Paulo le film Meu ultimo desejo (Mon dernier désir), qui n’est pas encore sorti en salles.

Jean Louis Verdier - Rédacteur en Chef Digital - Paris- Dubaï - Hong Kong dakarecho@gmail.com - Tél (+00) 33 6 17 86 36 34 + 852 6586 2047

Articles Similaires

1 sur 14

Laisser une réponse

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *