Billet

De notre métier

Il y a bientôt quarante ans que j’évolue dans le monde de la presse. J’étais jeune photographe fort ambitieux cherchant à développer et imposer dans les journaux de l’époque notre métier.

Les photographes à l’époque communiquaient plus en langues nationales qu’en français. Les photographes sénégalais qui voulaient être photojournalistes n’étaient pas nombreux.

Après trois passages de perfectionnement au Cesti, dans des ateliers de photographie dont deux séances ouvertes aux Africains de l’Ouest avec des professionnels suisses et allemands comme coachs et le soutien bienveillant de l’Unesco, tous les secrets de la photo, du terrain au labo, nous étaient devenus familiers.

La première fois que Me Wade a vu mes photos, il m’a fait venir dans ses bureaux de la rue Thiong par l’entremise d’un de ses neveux.

M’ayant fait la main dans ses tournées nationales jusqu’à son entrée dans le gouvernement de Diouf, j’avais apporté une dose professionnelle dans les prises de vue de ses meetings.

J’ai toujours eu pour ambition de réunir tous les photographes employés par les journaux de l’époque qui ne dépassaient pas dix individus dans une association de photojournalistes agrées.

C’était difficile à l’époque car les intentions étaient plus nobles que les décisions concrètes. Après trois décennies avec des hauts et des bas, des voyages et des rencontres en Europe et en Afrique, j’ai déposé l’appareil pour m’atteler à autre chose.

Aujourd’hui j’éprouve une grande fierté de voir mes anciens collègues qui continuent le boulot en y récoltant des lauriers.

Il s’agit des Mandémorry, Béhan, Diop le maire, Cheikh Tidiane Ndiaye et autres sans oublier Cellou Diallo qui guident de jeunes photojournalistes pleins de talents.

Sûr et certain que du Ciel où ils se trouvent, nos amis Thié et Doudou Sall ont toutes les raisons d’étaler leur satisfaction. De nos jours, tout s’apprend dans les centres de formation.

Le matériel est fabuleux et les jeunes talentueux. Lors de la Coupe d’Afrique de foot à Dakar, assis derrière la cage en compagnie d’un vieux photographe toubab venu de Londres qui utilisait déjà en 1992 le numérique, il m’avait suggéré de rentrer avec lui dans son pays où je pouvais me faire plein de tunes dans le métier.

Après avoir vu, bien entendu, les photos que j’avais prises lors de la demi-finale avec un Abédi Pelé étincelant.

Emigrer n’a jamais été dans mes projets bien que j’adorais découvrir de nouveaux pays en dix jours et rentrer dans ce beau pays où m’attendaient et m’attendent encore ma tendre épouse et mes enfants.

Moussa Kamara

Jean Louis Verdier - Rédacteur en Chef Digital - Paris- Dubaï - Hong Kong dakarecho@gmail.com - Tél (+00) 33 6 17 86 36 34 + 852 6586 2047

Articles Similaires

1 sur 5

Laisser une réponse

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *