Il faut bien les croire. Cela nous évitera certainement d’être moins bêtes qu’eux. Quand, en avril dernier, ils procédaient aux passations de service dans leurs différents ministères, le pays se portait merveilleusement bien avec des citoyens dans un bien-être total.
On avait d’ailleurs le même standing de vie que les Européens et nous avions les mêmes infrastructures et moyens de transport qu’eux avec notre si coûteux Train Express Régional et notre Bus Rapid Transit sans compter nos autoroutes à péage et notre compagnie aérienne qui était la plus ponctuelle au monde !
Le Sénégal était au cœur du progrès et de la prospérité avec des emplois à gogo. D’ailleurs, les desperados qui se suicidaient en mer pendant que d’autres prenaient les routes du Nicaragua en dépensant des fortunes pour gagner l’Amérique, tous ces crève-la-faim, donc, venaient de la sous-région et ne faisaient que transiter par le Sénégal.
Aucun d’entre eux n’était originaire de notre cher pays. Comme l’a si bien dit notre illustre compatriote qui refait le monde depuis son exil doré de Marrakech, les indicateurs de notre économie étaient au vert lorsqu’il quittait le pouvoir. Il doit sans doute être un daltonien !
Nous sommes sûrs que nos lecteurs ne connaissent pas cette maladie rare des yeux qui fait avoir des inversions de couleurs à ceux qui en sont atteints. Et pour qui le rouge est vert et le vert est rouge ! Le Chef daltonien, qui l’aurait imaginé !
En tout cas, la meilleure preuve de la bonne santé de notre économie en mars dernier, c’est cette majorité écrasante de nos compatriotes qui s’est mobilisée pour bouter dehors, et dès le premier tour, le candidat de son régime. Sans doute que ces Sénégalais sont de grands ingrats!
Pendant ce temps, d’autres espéraient et espèrent toujours un hypothétique deuxième tour qui aura lieu finalement le 17 novembre prochain. Les pauvres, personne ne comprend leur déconvenue eux qui avaient réussi un excellent travail !
L’émergence qu’ils nous vendaient et qui avait disparu subitement de leur vocabulaire était au bout de la rue. La vie était belle, l’argent circulait, les prix des denrées de première nécessité étaient au plus bas. Il suffisait de peu pour remplir le panier de la ménagère.
C’était tellement vrai que, moins de deux mois après leur départ, les gens réclamaient la baisse des prix et dénonçaient la vie chère. La faute bien sûr à ceux qui venaient de les remplacer et qui, disaient nos gens, étaient trop nuls pour conduire les affaires de la République.
De pauvres stagiaires qui peinaient à faire mieux que ceux qu’ils ont remplacés. Avec tout ça qui peut douter de la bonne parole de l’ex-Chef qui nous vend une économie qui était prospère en avril dernier alors que tout le monde geignait. Il faut que l’on se dise la vérité.
Ce pays était par terre en mars dernier et si on l’aime, on doit accompagner ces jeunes au pouvoir depuis six mois et dont le programme est si ambitieux.
Puisse celui-ci porter des fruits pour un Sénégal debout et fort comme un baobab. Le rêve est permis !
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