Plus de 9.000 prisonniers pour une capacité de 1.500, 150 morts en six mois et des conditions particulièrement indignes pour les femmes détenues : l’Association congolaise pour l’accès à la justice (Acaj) s’alarme de la situation à la prison de Kinshasa.
Dans un rapport à paraître vendredi et dont des éléments ont été diffusés la veille, portant principalement sur les conditions de détention des femmes à la prison de Makala (autre nom du Centre pénitentiaire de Kinshasa), l’ONG se dit « profondément préoccupée par le non-respect de la spécificité et la vulnérabilité » des femmes détenues et des enfants qui les accompagnent.
Selon l’Acaj, il y a dans la prison 186 femmes dont quatre sont accompagnées de leurs nourrissons. L’ONG note « la surpopulation carcérale, des cellules vétustes et des installations sanitaires quasi inexistantes ».
Tout en saluant « l’amélioration de la fourniture en vivres et médicaments », elle déplore le décès de plus ou moins 150 prisonniers sur les six premiers mois de l’année.
Cette mortalité, qui s’est aggravée par rapport à l’année passée selon l’Acaj, est due notamment au « manque de prise en charge médicale appropriée, à la promiscuité et aux conditions matérielles infra humaines ».
Construite pour accueillir 1.500 pensionnaires, elle en comptait au 30 juillet plus de 9.000, affirme l’ONG.
#RDC: « La prison de Makala avait une capacité d’accueil de 1 500 détenus. Ils sont près de 9 000 aujourd’hui. La prison de Ndolo est dans une situation comparable : elle est prévue pour accueillir 540 détenus, ils sont actuellement plus de 2 000… »https://t.co/v9UQQmbnjp
— Stanis Bujakera Tshiamala (@StanysBujakera) August 20, 2021
L’Acaj ajoute que ces conditions difficiles sont les mêmes dans plusieurs autres prisons de la République démocratique du Congo.
Elle recommande notamment au gouvernement de construire « une nouvelle prison aux standards internationaux afin de désengorger celle de Makala ».
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