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Coupe d’Afrique des nations (CAN) : mais comment fait le Sénégal ?

Cinq fois champion d’Afrique depuis la victoire de l’équipe emmenée par Sadio Mané début 2022, le Sénégal semble poser la main sur le football continental.

Après son sacre de Champion d’Afrique chez les séniors emmenés par les Sadio Mané et autres Idrissa Gana Guèye et Bamba Dieng, lesquels ont ouvert la voie face à l’Egypte en janvier 2022, les succès au Championnat d’Afrique des Nations (CHAN) pour les joueurs évoluant au niveau local, à la CAN de Beach soccer et à celle des moins de 20 ans (U20), le Sénégal vient de confirmer son impressionnante dynamique avec sa victoire (2 buts à 1) chez les moins de 17 ans (U17) face au Maroc au stade Nelson Mandela d’Alger. De quoi valider son billet pour la Coupe du monde et conduire à regarder de plus près les raisons de cette dynamique exceptionnelle.

La formation, le premier atout
Tout d’abord, certainement, une explication est à trouver dans la qualité de la formation, initiée depuis plus de 20 ans avec Aldo Gentina dans les années 1990, Génération Foot ou encore Diambars au début des années 2000. Aujourd’hui, les académies de plus ou moins grande envergure affluent et sont les premières pourvoyeuses de joueurs pour les petites catégories. Cette finale de la CAN des moins de 17 ans qui se jouera entre le pays de la Téranga et les Lions de l’Atlas vient mettre en lumière la qualité de la formation au Sénégal et au Maroc où l’Académie Mohammed VI permet de faire la différence.

Ces deux structures alimentent les sélections nationales des petites catégories jusqu’aux séniors et se sont retrouvées en finale du prestigieux Tournoi Mohammed VI. Pour la 5e édition, elles se sont retrouvées à côté de formations telles que le Real Madrid, l’Olympique lyonnais, la Real Sociedad, l’Olympique de Marseille, Anderlecht, le racing de Strasbourg ou encore le Feyenoord de Rotterdam. D’ailleurs, Génération Foot a terminé à la troisième place de la 83e édition du tournoi de clubs des jeunes, la Blue Stars/FIFA Youth Cup 2023, remportée par le FC Zurich (Suisse) ce jeudi à domicile aux dépens des Brésiliens de Corinthians.

C’est la preuve qu’avec les moyens et des conditions optimales, il est possible d’atteindre les sommets. Un joueur s’est particulièrement distingué dans ces deux tournois. Il s’agit du jeune Amara Diouf, 14 ans. Capitaine de la sélection sénégalaise des moins de 17 ans, il est promis à un brillant avenir et devrait intégrer l’équipe première de Génération Foot la saison prochaine et y performer jusqu’à la majorité, seul moment à partir duquel un joueur peut être transféré. Une aubaine pour le public qui aura la chance de pouvoir le voir évoluer sur les terrains de Ligue 1 sénégalaise avec l’actuel leader du Championnat du Sénégal.

Une certaine philosophie de jeu et une préparation optimisée
Parmi les autres facteurs ayant permis aux sélections d’optimiser leur préparation, il y a la création du Centre de développement technique Jules-François-Bocandé basé à Toubab Dialaw, un projet financé par la Fifa et livré en 2017, et celle du Complexe Sportif Bruno Metsu initié par Hervé Renard entre autres. La livraison de ces installations a permis aux différentes sélections de travailler le temps nécessaire en vue de compétitions depuis près d’un an et de multiplier les regroupements ponctuels dans le but de ratisser large et de dégager une cohésion de groupe. Ce sont là des conditions optimales qui expliquent la constance affichée dans les résultats et dans l’identité de jeu.

On remarque ainsi entre les différentes sélections nationales des similitudes dans le style et le système de jeu combinant de la densité dans l’entre-jeu, une solide assise défensive et des transitions rapides. Tout ceci contribue à bâtir une identité propre au football sénégalais, d’en définir les axes de progression et de faciliter la transition d’une catégorie à une autre.

La nécessaire capitalisation au niveau domestique
Désormais, l’enjeu de taille est de transposer les résultats de sa sélection vers son championnat. Et l’accent doit être mis sur ce chantier par la fédération. Il s’agit aussi de rehausser le football de club au niveau africain sur les plans financier, infrastructurel et sportif. Le Sénégal fait partie des premiers pays exportateurs de joueurs au monde à côté de pays comme le Nigeria, le Ghana, la Côte d’Ivoire ou encore le Mali. Cependant, malgré de nombreux talents, les clubs ne sont pas en mesure de prospérer sur la scène continentale, une réalité de la sous-région dont les championnats ne peuvent pas rivaliser avec les meilleurs championnats du continent. Alors que le Sénégal souhaite organiser la CAN dans un futur proche, de nombreux stades sont en cours de rénovation, notamment le mythique stade Leopold-Sédar-Senghor.

Cela dit, si le Sénégal n’est probablement pas encore prêt comparé à d’autres pays comme le Maroc, cette démarche ne peut manquer d’avoir un effet sur le championnat national qui gagnera progressivement en qualité et en attractivité avec des stades aux normes internationales. De quoi constituer un nouveau tremplin pour atteindre des hauts sommets continentaux et, pourquoi pas, mondiaux.

Par Abdoulaye A. Sall

Jean Louis Verdier - Rédacteur en Chef Digital - Paris- Dubaï - Hong Kong dakarecho@gmail.com - Tél (+00) 33 6 17 86 36 34 + 852 6586 2047

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