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Confrontation inter-coalition de l’opposition-liste Pastef au scrutin du 17 novembre : les Législatives de tous les possibles

Confrontation inter-coalition de l’opposition-liste Pastef au scrutin du 17 novembre : les Législatives de tous les possibles

Enseignants-chercheurs à la Faculté des Sciences juridiques et politiques de l’université Cheikh Anta Diop de Dakar, Amadou Serigne Thiam et Abdou Rahmane Thiam nous livrent leur diagnostic des chances de la nouvelle opposition face à la liste Pastef lors de ces prochaines élections législatives.

Interpellé sur cette question hier, lundi 30 septembre, sur la nouvelle inter-coalition annoncée par les responsables des coalitions Takku Wallu Sénégal », « Samm Sa Kaddu » et « Jamm Ak Njariñ », Amadou Serigne Thiam, Enseignant-chercheur en Droit privé, tout en saluant cette démarche de l’opposition, a tenu à préciser que l’esprit de vote des Sénégalais n’a pas drastiquement changé et le Pastef reste toujours majoritaire… ».

Pour sa part, son collègue Abdou Rahmane Thiam, Agrégé de Science politique, professeur assimilé et Chef du département des Sciences politiques à l’Ucad, évoquant le contexte actuel du coût de la vie et l’immigration massive des jeunes entre autres a indiqué que cette stratégie de l’inter-coalition constitue une sérieuse menace pour la liste Pastef.

AMADOU SERIGNE THIAM, ENSEIGNANT-CHERCHEUR À LA FACULTÉ DES SCIENCES JURIDIQUES ET POLITIQUES DE L’UCAD
« L’inter-coalition est une bonne stratégie, mais l’esprit de vote des Sénégalais n’a pas aussi drastiquement changé et le Pastef reste toujours majoritaire »

« Cette démarche des grandes coalitions de l’opposition qui ont décidé d’unir leurs forces pour avoir une inter-coalition afin de maximiser leurs chances est une bonne stratégie politiquement parlant car cela leur permet d’accroître leurs chances d’investir sur chaque localité le parti ou mouvement qui a le plus de représentativité. C’est une inspiration de l’Inter Coalition Yewwi-Wallu que je trouve intelligente.

Cependant, cela ne veut pas dire qu’ils auront la possibilité de plier l’élection législative et de remporter le maximum de suffrages leur permettant d’avoir la majorité parlementaire.

Il faut constater avec moi que le contexte n’est pas le même ni la nature de l’élection.

Aujourd’hui, hormis Amadou Ba qui était le Candidat de Macky Sall, tous les autres avaient le même objectif et ont formé un TOUT.

C’est ce TOUT qui est divisé aujourd’hui sauf que le Pastef s’est renforcé avec la Coalition Diomaye Président regroupant plus de 100 entités qui est venu renforcer et qui supporte la liste Pastef.

L’esprit de vote des Sénégalais aussi n’a pas drastiquement changé et le Pastef reste toujours majoritaire et peut espérer gagner largement les élections législatives ».

ABDOU RAHMANE THIAM, PROFESSEUR AGRÉGÉ DE SCIENCE POLITIQUE, CHEF DU DÉPARTEMENT SCIENCE POLITIQUE A L’UCAD
« La stratégie de l’inter-coalition constitue une sérieuse menace pour le Pastef qui a choisi d’aller seul à ces joutes électorales»

«Nous avons coutume de dire que le Sénégal est une société longtemps acquise aux idéaux démocratiques. Elle a une longue expérience en matière d’organisation d’élections. Même si au cours de son histoire, l’on relève des tensions pré ou post-électorales, le processus politique s’est toujours passé dans des conditions acceptables.

Ces élections législatives du 17 novembre 2024 sont un peu particulières dans la mesure où elles sont anticipées. Cela veut dire que la dissolution de l’Assemblée nationale imposait naturellement l’organisation d’élections législatives anticipées pour renouveler le personnel parlementaire.

Dans cette perspective, la compétition qui va opposer les différentes listes met en relief une configuration dont la particularité est l’existence de quatre grands pôles (Takku Wallu, Samm Sa Kaddu, Pastef, Jamm AK Njarin) qui polarisent les grandes tendances de l’électorat.

A cet effet, il est important de préciser que les élections ne structurent pas toujours les mêmes enjeux et ne s’analysent pas de la même manière.

Penser que les résultats de la dernière présidentielle peuvent se refléter arithmétiquement sur ceux de ces législatives peut-être une grosse erreur.

Au-delà de la volatilité des électorats, il faut ajouter l’effritement de l’espoir d’une partie des 54% obtenus par le Président Bassirou Diomaye Faye.

Beaucoup de facteurs (coût actuel de la vie, l’immigration massive des jeunes, les marchands ambulants, les Jakarta men, etc.) ne militent pas en faveur du pouvoir en place.

L’étude minutieuse de la composition de ces coalitions qui ont mutualisé leurs forces dans le cadre d’une inter-coalition montre que certains partis ou leaders ont des bases affectives qui sont importantes en matière de représentation politique.

Ainsi, la stratégie de l’inter-coalition constitue une sérieuse menace pour le Pastef qui a choisi d’aller seul à ces joutes électorales. Même si le Pastef dispose du bénéfice des ressources d’allégeance, cela ne semble pas constituer une garantie suffisante pour reproduire sa domination de l’élection présidentielle du 24 mars 2024 ».

NANDO CABRAL GOMIS

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