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Clip choc de Suzane dans la décharge géante de Mbeubeuss

«On a cassé la planète, il est où le SAV ?», chante Suzane, préoccupée par une pollution globale et «flippante», avec une vidéo tournée à Mbeubeuss, au Sénégal, dans une des plus grandes décharges à ciel ouvert du monde.

L’idée d’«Il est où le SAV (Service après vente)?» – jaillit chez l’artiste électro lors d’un voyage en autocar, en tournée en Chine. «La couleur du ciel, à Shanghai, les Chinois ne la voient pas tous les jours. Je me suis rendu compte que je ne voyais pas le visage des gens avec cet épais nuage noir constant, raconte-t-elle à l’AFP. C’est un futur apocalyptique, c’est très triste d’en arriver à ça, et en Chine ils en sont déjà là».

Par association d’idées, la chanteuse a dès lors envie de «montrer la réalité des déchets, et pas dans un clip (avec trucage) sur fond vert». Sa production se renseigne sur des décharges à ciel ouvert en Malaisie, Thaïlande, Indonésie, mais le sujet «dérange». Le seul accord vient du Sénégal, à Mbeubeuss, près de Dakar, une des plus grandes du monde – 114 hectares de détritus – recensées par l’ONG Waste Atlas Partnership.

Le clip réalisé par Gregory Orhel, mis en ligne ce mardi, fait défiler les «images fortes», comme ces personnages en train d’asphyxier, le visage recouvert de plastique translucide. «On décrit une réalité, avec des images dures, mais aussi solaires car il y a un peu d’espoir: au loin, on voyait des palmiers, de la faune, peut-être qu’on ne va pas tout ensevelir, qu’on va garder des bouts de terre intactes», poursuit Suzane.

«Chamboulée»

Le tournage l’a «chamboulée». Elle ne s’attendait pas à voir une «décharge avec des gens qui y vivent». La Française qu’elle est, habituée à des enfants scolarisés dans la journée, les voit là-bas «pied nus, ramassant des détritus sans protection, au milieu de vieillards, de femmes, tous ces gens qui travaillent pour une misère alors que les déchets ont de la valeur…».

«J’ai écrit cette chanson (où Témé Tan pose aussi sa voix) car j’étais très concernée par le sujet: c’est un cercle vicieux, est-ce qu’on peut l’arrêter?»

Mais elle fait confiance «aux futures générations» et espère «qu’on est plusieurs à y croire».

Pour revenir à la musique, ce nouveau clip est une marche de plus vers un premier album «pour janvier 2020». Le temps s’accélère depuis sa prestation au Fnac Live, le 3 juillet 2019 à la mairie de Paris.

«28 ans de vie dans un album» 

«C’était dingo ! Ca criait Aya ! Aya ! (pour Aya Nakamura, tête d’affiche ce soir-là), je me suis sentie dans l’arène (rires). Mais les Parisiens ont été tellement bienveillants, les Aya ! sont devenus Suzane ! Suzane !, ça m’a remplie d’énergie et de confiance, ce dont j’avais besoin à ce moment», se souvient l’Avignonnaise. «J’ai stressé au moins trois semaines à l’avance mais, sur scène, j’ai réussi à en profiter, je m’en souviendrai toute ma vie».

Son show tout en énergie, avec une danse quasi-martiale, en combinaison façon Uma Thurman dans «Kill Bill» (mais bleue et pas jaune), marque les esprits. Dans la foulée, les chiffres tombent: c’est la chanteuse la plus programmée l’été en festivals en France, avec 32 dates. «J’avoue, j’ai un peu halluciné. Je découvre la tournée, je n’en ai jamais fait avant. Mais c’était génial, j’ai passé un superbe été, entre petits et grands festivals».

Et maintenant, le disque. «Il faut que ça arrive, l’accouchement se fait long (rires). On est dans une phase de peaufinage, j’ai hâte, c’est 28 ans de vie dans un album physique. Que ça existe, je trouve ça assez fou».

Jean Louis Verdier - Rédacteur en Chef Digital - Paris- Dubaï - Hong Kong dakarecho@gmail.com - Tél (+00) 33 6 17 86 36 34 + 852 6586 2047

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