Dakar-Echo

Ces excès bien sénégalais

Ces excès bien sénégalais

C’est devenu une ritournelle tellement éculée qu’il y a des gens qui la prennent comme parole d’évangile. C’est cette formule creuse, sortie je ne sais de quelle tête tourmentée, qui stipule qu’une catégorie de Sénégalais a pris sa revanche sur une autre.

Disons, des analphabètes, musiciens, « Jetsetters » à la noix, marabouts, charlatans, saltimbanques, hâbleurs, communicateurs traditionnels etc., sur ceux qui ont usé leurs culottes sur les bancs de l’école française sans montrer aucun signe de richesse.

La belle revanche de ces messieurs et dames, c’est quand ils conduisent de belles bagnoles, construisent de luxueuses maisons, épousent de gracieuses dames, voyagent aux quatre coins du monde, fréquentent de luxueux hôtels. Et accessoirement, occupent en permanence les médias où ils sont élevés au rang de stars, exprimant des âneries.

S’autorisant d’émettre leurs opinions sur n’importe quel sujet. Même sur ceux dont ils n’ont aucune notion.

Mais tant pis, leurs voix comptent et ils sont écoutés. Et à force de parler, ils en sont arrivés à faire autorité. Les plus téméraires parmi eux ont réussi à faire leur trou dans la faune de la politique.

Ils savent que pour ne pas mourir bêtes et pauvres, il faut investir ce terrain. C’est la voie royale pour vivre des jours heureux et sans souci financier. Ainsi se résume leur revanche.

Et c’est justement ce qui est devenu un référentiel dans ce charmant pays. C’est le signe de la réussite qui leur donne le pouvoir de la parole, toisant leur monde.

L’un parmi ces gens bien ordinaires a été sous le feu des projecteurs à travers un centre où il prétendait soigner des âmes perdues. Un lieu qui s’est révélé être un véritable milieu où l’on brisait des vies.

L’enquête n’a pas livré ses secrets. Il fallait préserver la paix sociale. Les mêmes faits pour celle qui s’autorise de parler de santé sans avoir l’autorité. Elle n’est pas n’importe qui.

Elle flagellait nos consciences par son impertinence qui frisait la folie. Son mouroir, l’autorité ne pouvait ignorer son existence. Mais elle a préféré fermer les yeux.

Sans cette vidéo devenue virale, la liste macabre allait s’allonger. Au rang des coupables, l’Etat doit bien tenir sa bonne place.

C’est ça aussi nos sénégalaiseries !

Kaccorbi

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