Cadre ! Voilà un mot tellement galvaudé qu’il en perd ce qui fait sa substantifique moelle.
Chez le grammairien et poète, politicien par accident, Léopold Sédar Senghor, c’était l’espèce rare.
Le nec plus ultra ! Celui que l’on écoutait religieusement, buvant ses paroles, tellement ce qui sortait de sa bouche était exquis, de haut vol.
Ça se réunissait dans des cercles d’idées avec des débats qui volaient haut et fort. Jamais au ras des pâquerettes. C’était le must, on vous dit !
Des joutes oratoires d’une luminosité à vous couper le souffle avec des hommes et femmes qui brillaient au propre comme au figuré.
A ces débats, nul n’osait s’y inviter s’il n’avait pas le sens de la tenue, de la retenue et l’élégance qui forgent les grands hommes par le port et le verbe.
Puis vint Abdou Diouf, lui-même façonné dans ce creuset de penseurs et technocrates aguerris. Les cadres de son époque ne l’ouvraient que pour des choses précieuses à l’oreille.
Diouf sauvegarda tant bien que mal l’héritage senghorien. Même si, à la fin de son règne, tout se trouva sens dessus dessous.
L’héritage commençait à chanceler. L’usure du pouvoir…
Arriva Me Abdoulaye Wade. Brillant intellectuel, mais populiste. En moins de 10 ans, il mit à terre les fondements les plus solides de l’Etat qu’il habilla d’oripeaux.
Ça tirait dans tous les sens avec des rustres au sommet. A la place des idées, on faisait parler le langage ordurier et les muscles en plus de l’arrogance des parvenus.
Des hommes sans pesanteur. Ni morale ni intellectuelle.
Le successeur de Wade est presque du même moule. L’autre jour, ses cadres ont montré leur crétinisme. Aux propos d’un intellectuel, un vrai, ils ont répondu par des propos de charretiers. La preuve de leur carence intellectuelle.
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