Butch Wilmore, 61 ans et Suni Williams, 58 ans, devaient seulement passer huit jours à bord de la Station spatiale internationale (ISS). La Nasa a décidé de faire revenir l’équipage à bord d’une capsule Dragon de son concurrent SpaceX en février.
La Nasa a finalement choisi : les deux astronautes d’une mission de Boeing défectueuse, Butch Wilmore, 61 ans et Suni Williams, 58 ans, rentreront sur Terre avec SpaceX, en février 2025. Les deux Américains étaient partis pour une mission de qualification de seulement huit jours, mais des pannes repérées dans la capsule reportent leur retour à plusieurs mois, a annoncé la Nasa samedi.
Cette dernière avait annoncé début août que les deux premiers astronautes d’une mission de Boeing devraient peut-être rallonger de plusieurs mois leur séjour à bord de la Station spatiale internationale (ISS). L’agence spatiale américaine a finalement autorisé les deux astronautes à être secourus à bord d’une capsule Dragon… du concurrent SpaceX.
Camouflet pour Boeing
Les difficultés en série rencontrées sur le Starliner ont conduit à cette lourde décision de ne pas utiliser ce vaisseau pour ramener Butch Wilmore et Suni Williams sur Terre. Un camouflet pour Boeing, déjà embourbé par des déboires à répétition sur ses avions de ligne. «La NASA a décidé que Butch et Suni reviendraient avec l’équipage Crew-9 en février prochain, et que Starliner reviendrait sans équipage», a déclaré le patron de la Nasa Bill Nelson lors d’une conférence de presse à l’issue d’un comité décisionnel samedi.
Les astronautes Butch Wilmore et Suni Williams ont décollé début juin à bord de Starliner, et ils se trouvent depuis dans l’ISS, où leur vaisseau est resté amarré.
Solution radicale
Celui-ci devait initialement les ramener sur Terre huit jours plus tard, mais des problèmes détectés sur son système de propulsion ont conduit la Nasa à remettre en question sa fiabilité. Et à envisager cette solution de secours radicale.
Depuis des semaines, les équipes de Boeing et de la Nasa mènent des tests pour mieux comprendre la cause des problèmes rencontrés en vol, notamment sur les propulseurs du vaisseau. La principale préoccupation est que Starliner ne puisse pas réaliser la poussée nécessaire pour s’arracher de l’orbite et entamer sa descente vers la Terre. En estimant que le vaisseau n’est pas assez sûr, la Nasa le condamne à rentrer sur Terre à vide.
Une mission régulière de SpaceX, nommée Crew-9, devrait donc décoller fin septembre en n’emportant que deux astronautes au lieu de quatre. Elle resterait amarrée à l’ISS jusqu’à son retour sur Terre prévu en février. Et ramènerait alors les deux naufragés de Boeing en plus des deux astronautes de Crew-9.
Analyses supplémentaires
Boeing assurait encore au début du mois être «confiant» dans la capacité de Starliner «à revenir en toute sécurité avec l’équipage». Mais la Nasa, extrêmement prudente depuis les accidents meurtriers des navettes spatiales Challenger et Columbia, a persisté à réclamer des analyses supplémentaires.
Cette décision écorne encore un peu plus l’image de Boeing, par ailleurs dans la tourmente après une série de dysfonctionnements sur ses avions. La Nasa a commandé il y a dix ans à Boeing et SpaceX un nouveau vaisseau chacun pour acheminer ses astronautes vers l’ISS.
Avec deux véhicules, elle souhaite ne pas se retrouver sans solution en cas de problème sur l’un ou l’autre. Mais l’entreprise d’Elon Musk a largement battu Boeing et joue seule le rôle de taxi spatial américain depuis déjà quatre ans.
Ce premier vol de Starliner avec équipage, réalisé avec des années de retard à cause de déconvenues au cours de son développement, devait être le dernier test avant de commencer ses opérations régulières.
Laisser un commentaire