Arrêté après des propos concernant la succession du président sénégalais Macky Sall, l’opposant Birane Souleye Diop a été inculpé mardi pour offense au chef de l’État, a annoncé son avocat, Moussa SARR, malgré son immunité parlementaire.
Ce président du groupe parlementaire de la coalition de l’opposition Yewwi Askan Wi et cadre du Pastef, le parti d’Ousmane Sonko, le plus farouche adversaire du chef de l’État, « est inculpé pour actes de nature à compromettre la paix publique, offense au président de la République », a dit à l’AFP son avocat, précisant qu’il avait été placé sous mandat de dépôt.
Le 3 juillet, Macky Sall avait annoncé qu’il ne se présenterait pas pour un troisième mandat à la présidentielle prévue en 2024. Au cours d’une conférence de presse le lendemain, Birane Souleye Diop avait mis en garde contre un possible revirement du chef de l’État.
« J’avertis les prochains candidats de l’APR (le parti présidentiel) : évitez de manger chez lui, évitez de boire son eau, il est capable de vous empoisonner et de dire ‘Comme nous n’avons plus de candidats, je reviens.’ Et de le faire à la Ouattara. Prenez garde », avait-il déclaré, avant de présenter ses excuses.
Le président ivoirien Alassane Ouattara avait choisi Amadou Gon Coulibaly pour lui succéder, mais la mort à 61 ans de ce dernier, des suites de problèmes cardiaques, avait poussé Alassane Ouattara à se représenter à la présidentielle de 2020 alors qu’il avait annoncé ne pas vouloir briguer de troisième mandat.
Envoyer en prison un député et président de groupe parlementaire pour de simples propos jugés « offensants » envers le chef de l’Etat, alors même que le député a exprimé ses regrets et présenté des excuses publiques montre le caractère répressif du régime du président @Macky_Sall .
— Seydi Gassama (@SeydiGassama) July 12, 2023
Au lendemain de cette conférence de presse, Birane Souleye Diop avait été arrêté.
La décision du président Macky Sall de ne pas se représenter a permis de décrisper un climat politique très lourd au Sénégal.
La condamnation à deux ans de prison de l’opposant Ousmane Sonko a provoqué les plus graves troubles au Sénégal depuis des années, faisant 16 morts officiellement, une trentaine selon l’opposition et les organisations des droits de l’homme.
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