Dakar-Echo

Bernard Lusset, une vie entre la politique, l’économie et le Sénégal

Bernard Lusset, une vie entre la politique, l’économie et le Sénégal

Le Bordelais d’origine a partagé sa vie entre la politique, le monde de l’assurance et depuis quelques années le Sénégal, son pays de cœur, où il avait ouvert une villa hôtel avec son épouse en bord de mer.

Né à Bordeaux, diplômé de Sciences Po en 1983, Bernard Lusset a fait ses débuts en politique aux côtés du docteur Paul Chollet, élu député de Lot-et-Garonne entre 1986 et 1997, pour lequel il a été assistant parlementaire. Il a ensuite tenu le poste de directeur de cabinet de 1991 à 2001.

À ce titre, il a dirigé l’association des Maires de Lot-et-Garonne pendant la même période. En 2008, il devient premier adjoint du maire d’Agen Jean Dionis du Séjour jusqu’en 2014. Il a été ensuite réélu comme adjoint de 2014 à 2020, où il a assumé les responsabilités d’adjoint aux Finances et ressources humaines pour la Ville d’Agen et de vice-président à l’Agglomération d’Agen.

Une nouvelle vie au Sénégal, pays auquel il était très attaché Parallèlement, il a assuré la gouvernance du cabinet des assurances Gan de la rue du Jeu-de-Paume à Agen de 2002 à 2021, avant de confier les rênes à Cédric Bergia pour démarrer un nouveau projet au Sénégal, son pays de cœur. « J’ai décidé de joindre l’utile à l’agréable. Je vais donc continuer à travailler, tout en concrétisant un projet qui nous est cher avec mon épouse : nous installer au Sénégal », confiait-il dans nos colonnes en janvier 2022.

Le couple s’installe et ouvre la villa « Keur Camape » à Nianing, village situé sur la Petite-Côte, au sud de Dakar, où ils invitent les voyageurs à découvrir « l’esprit Keur Camape », depuis la grande bâtisse en brique orange qui fait face à la mer. « C’est bien plus qu’occuper une maison accueillante et confortable, c’est une façon d’appréhender le temps qui passe », disait encore l’ancien élu, alors que nous l’avions rencontré un an après son installation.

L’expatrié relevait d’ailleurs le rapport au temps, différent au Pays de la Teranga. « Il faut se couler dans le moule du pays. Il faut être open et flexible », déclarait-il, estimant que « s’expatrier pour récréer ce que l’on a chez soi n’a pas de sens. »

Resté attaché à son Sud-Ouest natal, où il retournait quelques mois dans l’année, il continuait de gérer à distance JBBL, Agence de conseils et formation auprès des élus, créée en 2021 avec Jonathan Biteau. Ce dernier très éprouvé par cette perte a adressé un message à la rédaction : « Je vous prie de m’excuser. La douleur m’empêche de vous répondre de vive voix. Je suis dévasté par la disparition soudaine de Bernard. Il était bien plus qu’un associé (JBBL Conseils, formation des élus), c’était un confident et mon meilleur ami.

Agen perd un de ses grands serviteurs et le Lot-et-Garonne un de ses plus brillants esprits. Mes condoléances et mes pensées les plus affectueuses accompagnent sa femme et ses trois enfants ».

Bernard Lusset était également très actif sur son blog, où il postait régulièrement des articles économiques et politiques et réactif face à l’actualité locale.

Affectée, la présidente de La Mouette Annie Gourgue qui travaillait jadis au cabinet de Jean Francois-Poncet, se souvient de son arrivée à Agen, fraîchement débarqué de Sciences Po.

« Jean François-Poncet m’avait demandé de l’accueillir. Je le revois dans son bureau me désignant une photo et me confiant : « C’est Catherine ma fiancée. Il était lumineux et plein d’assurance. C’était un homme élégant et politiquement très pertinent. Il m’avait fait part à l’époque de ses projets et de sa volonté de changer de vie au Sénégal ».

Au-delà du Sénégal, il était l’ami des peuples africains
« C’était quelqu’un d’éminemment intelligent, appuie Jean-Marie N’Kollo, conseil municipal d’Agen. Un fin connaisseur en géopolitique et un amoureux de l’Afrique. Nous avions des liens très forts. » Ensemble, les deux hommes ont notamment mis en place le dispositif de coopération décentralisée avec la ville ivoirienne Djébonoua en 2019. Grâce à ce projet, 70 pompes d’eau ont pu être installées dans la commune.

Deux containers avec des vivres et des produits hydroalcooliques avaient également été envoyés lors du Covid-19, par le biais de l’association Le Petit Colibri, créée en parallèle des relations entre Agen et Djébonoua.

Bernard Lusset en était le président fondateur, en lien avec Fabienne Chollet, Joelle Grâce, Clarisse Maillard et Catherine Lusset, son épouse, pouvoir élargir les actions d’aides. Humaniste, l’Agenais de cœur avait également joué un rôle dans l’accueil de réfugiés Syriens en 2016.

« Plus dans l’efficacité que dans l’annonce »
« C’était quelqu’un de peu bavard, d’assez discret dans ses actions. Il était plus dans l’efficacité que dans l’annonce », poursuit Jean-Marie N’Kollo, qui ne cache pas son émotion lors de l’annonce de son décès. « Il a été l’un des artisans de notre victoire municipale en 2008. Avec Dionis, ils étaient les deux têtes pensantes. Bernard Lusset avait la réplique facile, il nous a donné les clés pour préparer les conseils municipaux. » Un homme aux multiples engagements.

C.St-. P et Lucy Warnock et La Depeche

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