Fin juillet, « Tchadinfos » avait été suspendu pendant quatre jours, rendant l’ensemble de ses publications inaccessibles.
Le rédacteur en chef du site Tchadinfos, principale plate-forme d’information en ligne du pays, a été arrêté mercredi 7 août, a annoncé l’Association des médias en ligne du Tchad (AMET).
« Badour Oumar Ali a été convoqué à midi par la police judiciaire. Peu après son arrivée, il a été embarqué par des hommes armés et cagoulés et conduit à la direction générale de l’Agence nationale de sécurité (ANS) à bord d’un véhicule banalisé », assure l’AMET d’après le témoignage d’un journaliste présent sur les lieux.
L’organisation dénonce un « acte d’intimidation et d’enlèvement qui constitue une atteinte grave à la liberté de la presse et aux droits humains fondamentaux » et exige « la libération immédiate et sans condition » de Badour Oumar Ali.
Le directeur de Tchadinfos, Mamadou Djimtebaye, affirmait alors qu’un ancien ministre, après avoir demandé sans succès le retrait d’articles le concernant, avait détourné une loi américaine sur le plagiat pour obtenir la suspension de la plate-forme auprès de son hébergeur, qui se trouve aux Etats-Unis.
Au #Tchad aussi, la répression des journalistes s’accentue. Le red chef de @tchadinfos Badour Oumar Ali est enlevé par des hommes armés et encagoulés qui l’ont conduit au siège de la sécurité d’État. Le site a été bloqué pendant 4 jours récemment. pic.twitter.com/6n9fTLtsEl
— Sadibou (@Cheikhsadbu) August 7, 2024
Reporters sans frontières (RSF) avait dénoncé cette suspension comme un « levier de pression sur les médias, [qui] constitue un précédent dangereux ».
Tchadinfos est le premier média d’information au Tchad : il comprend un site Web, une radio et une télévision.
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