L’ancien candidat à la présidentielle du 6 octobre en Tunisie, Ayachi Zammel, s’est vu infliger une nouvelle condamnation de 32 mois de prison, ce qui porte à 35 ans d’emprisonnement le total des peines prononcées à son encontre, a indiqué ce lundi 11 novembre son avocat à l’AFP.
Une nouvelle peine «majorant de deux ans et huit mois» les condamnations à son encontre a été décidée par le tribunal de la Manouba, près de Tunis, pour des accusations de fausses signatures lors du dépôt de sa candidature, a précisé l’avocat Abdessattar Messaoudi.
Le total des peines prononcées par différents tribunaux contre Ayachi Zammel, un entrepreneur de 47 ans, ancien chef du petit parti libéral Azimoun, «est passé à 35 ans», a souligné l’avocat. Chaque signature suspecte donne lieu à l’ouverture d’un dossier, avec un total de 37 enquêtes ouvertes jusqu’à maintenant dans toute la Tunisie contre Ayachi Zammel, selon son avocat.
En prison depuis le 2 septembre
Cet ingénieur, totalement inconnu du grand public, n’a pas pu faire campagne car il est emprisonné depuis la confirmation de sa candidature le 2 septembre, pour des soupçons de violation des règles de collecte des signatures. Il n’a obtenu que 7,35 % des voix lors de la présidentielle remportée haut la main (90,7 % des voix) par le chef d’Etat sortant, Kaïs Saied, dans un contexte d’abstention record (moins de 30 % de participation).
L’autre candidat autorisé à concourir, un ex-député de la gauche panarabiste, Zouhair Maghzaoui, n’a obtenu que 1,97 % des voix. Pour ce scrutin, les parrainages étaient particulièrement difficiles à réunir, selon des experts.
L’Union européenne avait déploré «une limitation continue de l’espace démocratique en Tunisie», dans une réaction à l’arrestation de Ayachi Zammel et à l’exclusion par l’autorité électorale, Isie, de trois autres concurrents jugés particulièrement dangereux pour Kaïs Saied.
Les ONG tunisiennes et étrangères dénoncent depuis trois ans une «dérive autoritaire» du président Kaïs Saied, avec l’arrestation de plus d’une vingtaine d’opposants ainsi que de syndicalistes, militants de la société civile et journalistes.
Le 25 juillet 2021, Kaïs Saied avait procédé à un coup de force, en limogeant son premier ministre et en gelant le Parlement avant de réviser la Constitution pour réinstaurer un régime ultra-présidentiel où il dispose de facto des pleins pouvoirs.
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