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Avec Djinns, Seynabou Sonko hypnotise la littérature française

Avec le captivant Djinns, cette primo romancière fait entendre sa voix – traitant des quartiers, de l’immigration et des femmes racisées avec une belle verve narrative.

Elle a 29 ans, anime des ateliers d’écriture et chante sous le nom de scène de Naboo. Aujourd’hui, Seynabou Sonko rajoute une corde à son arc : celle de la littérature. Avec Djinns, elle raconte les mésaventures et voyages intérieurs de la jeune Penda.

Non seulement elle se fait renvoyer de son boulot de caissière mais son ami Jimmy a été interné en hôpital psychiatrique pour cause de schizophrénie. Sa grand-mère guérisseuse suggère de le soigner avec une plante médicinale africaine que Penda doit aller chercher en forêt de Fontainebleau.

Tâche dont elle a du mal à s’aquitter, encombrée d’un étrange double intérieur, qui n’est autre qu’un homme blanc ! Ici, Penda n’est pas la seule à avoir un djinn, utilisé par Seynabou Sonko comme « un motif qui permet de développer des axes narratifs, du contraste et de la complexité chez des personnages qui se contredisent. » Ce qui les rend si attachants.

Un premier roman magnétique
Piochant dans la culture sénégalaise de sa génitrice, ce premier roman à l’écriture agile et addictive, est porté par le désir de s’amuser avec la langue : « tout ce qui est nécessaire à la confection d’une chanson, je l’ai transposée dans lElle a 29 ans, anime des ateliers d’écriture et chante sous le nom de scène de Naboo. Aujourd’hui, Seynabou Sonko rajoute une corde à son arc : celle de la littérature. Avec Djinns, elle raconte les mésaventures et voyages intérieurs de la jeune Penda.

Non seulement elle se fait renvoyer de son boulot de caissière mais son ami Jimmy a été interné en hôpital psychiatrique pour cause de schizophrénie. Sa grand-mère guérisseuse suggère de le soigner avec une plante médicinale africaine que Penda doit aller chercher en forêt de Fontainebleau. Tâche dont elle a du mal à s’aquitter, encombrée d’un étrange double intérieur, qui n’est autre qu’un homme blanc ! Ici, Penda n’est pas la seule à avoir un djinn, utilisé par Seynabou Sonko comme « un motif qui permet de développer des axes narratifs, du contraste et de la complexité chez des personnages qui se contredisent. » Ce qui les rend si attachants.

Piochant dans la culture sénégalaise de sa génitrice, ce premier roman à l’écriture agile et addictive, est porté par le désir de s’amuser avec la langue : « tout ce qui est nécessaire à la confection d’une chanson, je l’ai transposée dans l’écriture : je peux créer mes propres arrangements, mes propres mélodies… » Un travail stylistique qui a donné naissance à Penda, nourrie de son expérience « de femme noire qui a grandi en France, a baigné dans plusieurs cultures, langues et milieux sociaux ».

« À l’instar de Penda, je ne me sens pas à la marge, je me sens appartenir à la norme, explique Seynabou, sauf qu’on me rappelle souvent que ce n’est pas le cas. Ce qui représente la norme en France, c’est l’homme blanc – comme le djinn de Penda ! En la faisant cohabiter avec son pire ennemi, j’ai pu jongler avec beaucoup de registres différents. » En effet, pas de bla bla ésotérique dans Djinns, mais une aisance à passer de l’argot à l’envolée lyrique ou au vocabulaire médial.

« Ce rapport à la spiritualité, je ne l’ai pas conscientisé, commente l’autrice. Je fais juste attention à ce que je ressens, à prendre soin de moi comme des autres dans une société qui nous violente, surtout quand on est une personne en minorité… Cela passe aussi par l’amitié, que je convoque dans ma vie de tous les jours. » Et qui sera sans doute le sujet de son prochain roman, qu’on a hâte de découvrir. On est déjà en manque !’écriture : je peux créer mes propres arrangements, mes propres mélodies… » Un travail stylistique qui a donné naissance à Penda, nourrie de son expérience « de femme noire qui a grandi en France, a baigné dans plusieurs cultures, langues et milieux sociaux ».

« À l’instar de Penda, je ne me sens pas à la marge, je me sens appartenir à la norme, explique Seynabou, sauf qu’on me rappelle souvent que ce n’est pas le cas. Ce qui représente la norme en France, c’est l’homme blanc – comme le djinn de Penda ! En la faisant cohabiter avec son pire ennemi, j’ai pu jongler avec beaucoup de registres différents. » En effet, pas de bla bla ésotérique dans Djinns, mais une aisance à passer de l’argot à l’envolée lyrique ou au vocabulaire médial.

« Ce rapport à la spiritualité, je ne l’ai pas conscientisé, commente l’autrice. Je fais juste attention à ce que je ressens, à prendre soin de moi comme des autres dans une société qui nous violente, surtout quand on est une personne en minorité… Cela passe aussi par l’amitié, que je convoque dans ma vie de tous les jours. » Et qui sera sans doute le sujet de son prochain roman, qu’on a hâte de découvrir. On est déjà en manque !


Description du produit

Biographie de l’auteur
Seynabou Sonko est née en 1993, à Paris. Elle a étudié les lettres modernes à Montréal et à Bruxelles. Ses textes ont été publiés dans la revue Sabir et dans la revue Muscle. Parallèlement à l’écriture, elle fait de la musique sous le nom de Naboo, et anime des ateliers d’écriture.

Détails sur le produit
Éditeur ‏ : ‎ Grasset (11 janvier 2023)
Langue ‏ : ‎ Français
Broché ‏ : ‎ 180 pages
ISBN-10 ‏ : ‎ 2246832152
ISBN-13 ‏ : ‎ 978-2246832157
Poids de l’article ‏ : ‎ 210 g
Dimensions ‏ : ‎ 13.2 x 1.6 x 20.7 cm

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Avec SOPHIE ROSEMONT

Jean Louis Verdier - Rédacteur en Chef Digital - Paris- Dubaï - Hong Kong dakarecho@gmail.com - Tél (+00) 33 6 17 86 36 34 + 852 6586 2047

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