Au moins 3.661 personnes ont été tuées depuis janvier en Haïti, ravagé par la violence des gangs, a alerté l’ONU vendredi, pointant du doigt le manque d’équipements et de personnel de la mission multinationale de police.
« Aucune autre vie ne devrait être perdue du fait de cette criminalité insensée », souligne le Haut-Commissaire de Nations unies aux droits de l’homme, Volker Türk, dans un communiqué, à l’occasion de la publication d’un rapport.
Selon les derniers chiffres compilés par le Haut-Commissariat, au moins 3.661 personnes ont été tuées depuis janvier de cette année, « les niveaux les plus élevés de violence observés depuis 2023 ».
Le rapport, qui couvre la période allant de janvier à juin, indique qu’au moins 860 personnes ont été tuées et 393 blessées au cours d’opérations de police et de patrouilles dans Port-au-Prince, dont au moins 36 enfants, ce qui « pourrait constituer un recours excessif à la force, injustifié et disproportionné » selon l’ONU.
La lutte contre l’insécurité en Haïti doit être « la priorité absolue », affirme l’ONU, appelant les autorités haïtiennes et la communauté internationale à oeuvrer davantage pour éviter de nouvelles souffrances.
Haïti pâtit depuis longtemps des violences de bandes criminelles, mais ces derniers mois, elles ont redoublé et encore aggravé la crise humanitaire, le pays comptant près de 600.000 déplacés, selon l’ONU.
En octobre 2023, le Conseil de sécurité de l’ONU avait donné son feu vert à l’envoi d’une Mission multinationale d’appui à la sécurité (MMAS) menée par le Kenya pour aider la police haïtienne.
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