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Après le décès de la parturiente Astou Sokhna à l’hôpital Amadou Sakhir Mbaye de Louga, les Sénégalais réclament justice

Le laxisme et la cruauté sont devenus un fléau inquiétant dans certains établissements de santé au Sénégal. D’où certains décès par négligence médicale comme celui de Astou Sokhna de Louga (version du mari et de sa mère) qui a suscité l’indignation chez les Sénégalais qui réclament justice.

L’affaire Astou Sokhna, du nom de cette parturiente décédée à l’hôpital Amadou Sakhir Mbaye de Louga, a suscité une indignation collective. Les Sénégalais demandent de ne pas se limiter juste à la gestion émotionnelle de cette affaire triste et scandaleuse.

Ils sont unanimes à exiger, au-delà de l’émotion, qu’une enquête soit ouverte et les responsabilités situées et sanctionnées conformément à la loi. La société civile réclame une enquête exhaustive. Amadou Kanté de Cicodev pense qu’il est important et urgent que le ministère diligente une enquête et qu’il puisse savoir la réalité des faits.

Car, dit-il, si les propos prêtés à la sage-femme sont exacts, il faudra prendre des sanctions administratives et judiciaires à son encontre. Pour le secrétaire général du Syndicat unique des travailleurs de la santé et de l’action sociale (Sutsas), Mballo Dia Thiam, « On doit tout faire pour éviter ce genre d’incidents. On vient à l’hôpital pour survivre et les femmes enceintes pour accoucher.

Souvent, les conditions ne sont pas réunies dans nos structures. Surtout les spécialistes. C’est rare de voir dans une région 3 à 4 gynécologues. C’est un fait à déplorer. Certaines évacuations se font aussi tardivement. Il y a aussi lieu de revoir certains comportements car l’éthique et la déontologie recommandent de veiller sur chaque malade, même s’il y a aussi l’obligation de moyens».

C’est aussi l’avis de la présidente de l’Association nationale des sages-femmes d’Etat du Sénégal, Mme Bigué Bâ Mbodj, qui considère que la prise en charge médicale va au-delà de la formation continue. «C’est un des objectifs majeurs. Nous continuons à sensibiliser en mettant

en place des moyens de sensibilisation. Le cas de Astou Sokhna a été un prétexte pour en discuter sur nos différentes plateformes parce que aussi, parfois, on ne mesure peut-être pas à sa juste portée, l’interaction qu’on a avec nos malades», a-t-elle indiqué.

Quoi qu’il en soit, des rapports vont être faits par le directeur de l’hôpital, le chef de service entre autres.

Selon le directeur des Etablissements publics de santé (Eps), Dr Ousmane Dia, des enquêtes seront faites pour situer toutes les responsabilités, une mission sera envoyée au niveau de l’hôpital incriminé, de même qu’une mission d’inspection par l’inspecteur des affaires administrative et la Direction de l’Action sociale.

Dr Dia n’y va pas par quatre chemin, du moins, devant les caméras, il a déclaré que le ministère prendra toutes ses responsabilités, «comme on fait souvent avec certains cas». Les Sénégalais, habitués à ce genre de propos au lendemain de drames, attendent de voir…

L’indignation qui s’en est suivie a conduit un collectif d’internautes à initier sur change.org une pétition pour «mettre fin à toutes les formes de violences que subissent les femmes à l’hôpital de Louga».

Ce mardi 12 avril, sur les coups de 17h00, la pétition avait déjà fait un bon petit bonhomme de chemin. Elle a enregistré plus de 63.000 signatures en seulement quelques heures et se poursuit.

«Comme toute femme à terme de grossesse, Astou s’est rendue à l’hôpital pour, enfin, poser les yeux sur ce petit être qu’elle a porté durant neuf mois. Hélas, son rêve ne se réalisera jamais, car la faucheuse l’a emportée ainsi que son bébé dans des conditions brutales et inhumaines. Alors qu’elle devait subir en urgence une césarienne comme l’indique son dossier médical, Astou a rendu l’âme après 20 longues
heures de souffrance, dans l’indifférence totale d’un personnel médical réputé dans le mauvais traitement des malades», dénoncent les signataires de la pétition.

M. FAYE FALL

Jean Louis Verdier - Rédacteur en Chef Digital - Paris- Dubaï - Hong Kong dakarecho@gmail.com - Tél (+00) 33 6 17 86 36 34 + 852 6586 2047

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