Coup de gueuleOpinion

Ahmadou Sakhir Mbaye de Louga, un hôpital qui fait peur…- Par Moustapha COLY

J’interpelle les femmes enceintes de la région de Louga, particulièrement celles de la commune et des environs. J’insiste dans mon interpellation. Ne vous rendez pas à la maternité de l’hôpital Ahmadou Sakhir Mbaye en cas d’accouchement. C’est un vrai mouroir. Vous y sortirez les pieds devant.

L’histoire de Astou Sokhna est un exemple parmi tant d’autres. Cette dame est décédée par négligence. Sa prise en charge n’était pas adéquate.

Elle ne pouvait pas accoucher par voie normale. Et pour cela il lui fallait une intervention césarienne d’urgence.

N’ayant pas bénéficié de cette intervention, elle a fini par rendre l’âme sous les yeux de sa maman et son époux venus l’accompagner.

Pour rappel Astou est arrivée à l’hôpital à 9h 30 du matin, munie de ses dossiers médicaux pour une césarienne dès son arrivée. Faute de prise en charge, elle décède à 5h du matin. Imaginez la souffrance qu’a enduré Astou dans cette épreuve.

Qu’elles sont celles qui travaillent dans cette maternité ? Quel est leur degré de professionnalisme ? D’où sont-elles sorties ?

Ces questions méritent des réponses. Cet énième décès est l’occasion de poser le débat sur ces cas de morts tout en interpellant Le Médecin chef de la région, le Directeur de l’hôpital, M. Le Gouverneur de la région, M. Le Préfet, et M. Le Maire. Les Renseignements Généraux ne sont pas en reste. Leur implication peut fournir des informations aux autorités compétentes sur ce qui se passe réellement dans cet hôpital, afin que des mesures drastiques soient prises pour faire face à ce taux très élevé de décès qui est loin d’être une fatalité.

La maternité n’est pas le seul service pointé du doigt. Dans cet hôpital, on constate que tous les diplômés ou presque ont ouvert à leurs domiciles des cliniques privées.

Ils consultent leurs patients avant de se rendre à l’hôpital de ce fait ils arrivent souvent en retard à leurs postes. Certains s’absentent prétextant un séminaire. Pour se rendre compte de leurs stratagèmes, c’est leurs secrétaires qui viennent vous souffler à l’oreille, vous informant que le Monsieur consulte à domicile, alors que vous avez déjà payé votre ticket. Ceux qui en ont les moyens vont s’y rendre, les autres sont obligés de prendre une autre date de rendez-vous avec la complicité des secrétaires.

Une organisation mafieuse dans un hôpital. Astou Sokhna, que ton âme repose en paix, et que Firdawsi soit ta demeure éternelle. Le mardi 5 avril quand j’ai trouvé ton lieu de travail fermé, je me suis dit intérieurement « Astou déh xeuyoul tey xamna yaramam néxoul ».

Je ne pouvais pas imaginer que tu n’es plus de ce monde. Astou bilahi nax nga gnou. Ta mort sera le début d’une vaste campagne de dénonciation sur le manque de sérieux et de professionnalisme dans la prise en charge des cas urgents non seulement à la maternité mais aussi dans les autres services de cet hôpital.

Ne restons pas les bras croisés. La dénonciation est un acte civique. A qui le tour demain ? Levons-nous tous ensemble et disons plus jamais ça. Trop c’est trop

Moustapha COLY professeur d’anglais au lycée Malick Sall de Louga

Jean Louis Verdier - Rédacteur en Chef Digital - Paris- Dubaï - Hong Kong dakarecho@gmail.com - Tél (+00) 33 6 17 86 36 34 + 852 6586 2047

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