Le rapport de l’Inspection générale des finances (IGF) sur le Programme des domaines agricoles communautaires (PRODAC) a révélé des irrégularités majeures dans la gestion des fonds publics, entraînant des conséquences politiques et judiciaires significatives. Ce document, longtemps discuté sans reconnaissance officielle, a finalement conduit à l’arrestation de plusieurs personnalités, dont Mamina Daffé et Ibrahima Cissé, et a mis en cause l’ancien ministre Mame Mbaye Niang pour des pratiques douteuses.
Ce rapport met en lumière des dysfonctionnements graves dans le contrat signé en 2017 entre le PRODAC et la société Green 2000, pour un montant de 29,6 milliards FCFA. Bien qu’aucune anomalie n’ait été détectée lors de la signature du contrat, l’audit a révélé que Green 2000 n’avait pas respecté ses obligations contractuelles.
L’ancien ministre Mame Mbaye Niang est accusé d’avoir facilité des décaissements en faveur de Green 2000, malgré des alertes concernant l’absence de garanties et de régularisation contractuelle. Le rapport critique également son inaction face aux violations répétées du contrat, ce qui a favorisé une gestion laxiste et des dérives.
Ces irrégularités ont eu un impact négatif sur le projet, notamment en rendant impossible la corrélation entre les décaissements effectués par Locafrique et les travaux réalisés. L’enquête se poursuit pour déterminer les responsabilités de Mame Mbaye Niang, qui se trouve désormais à l’étranger, ainsi que d’autres acteurs impliqués. Khadim Bâ, un autre acteur clé, a récemment été entendu en prison dans le cadre de cette affaire et reste toujours en detention.
Le Premier ministre Ousmane Sonko a évoqué ce rapport devant ses partisans au Grand Théâtre de Dakar, affirmant qu’il était désormais en sa possession. Ce rapport a été au cœur de controverses ayant contribué à son exclusion de l’élection présidentielle de 2024 et mis le feu aux poudres au Sénégal.
Par ailleurs, la mise en place d’un Pool judiciaire financier marque une nouvelle étape dans cette affaire, avec des investigations approfondies, y compris auprès de cabinets notariaux, pour clarifier les responsabilités et faire toute la lumière sur cette gestion controversée des fonds publics.
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