OpinionPoint de vue

Affaire Pape Alé Niang : Liberté de Presse, et Devoir de Responsabilité ! Par Ibrahima SENE

Le souci de préserver la sécurité des populations, requiert un consensus national, de toutes les forces vives de la nation, autour de question, notamment, au niveau des professionnels de l’information et de la communication !

En effet, c’est , certainement , dans le secteur de la communication et de l’information, que la solidité, et la stabilité , des rapports dans le couple « liberté et responsabilité » est le plus nécessaire

C’est pour cela que l’exercice de la liberté de presse, dans ce secteur , est partout encadré dans le monde.

C’est le degré de cet encadrement qui varie d’un pays à un autre, et constitue un marqueur du degré de l’effectivité de la liberté d’informer !

Plus cet équilibre est assuré et assumé , par les professionnels de l’information et de la communication, plus, la liberté de la presse est effective!

Dans notre pays, le souci de rendre la liberté d’informer de plus en plus effective, face à des dérives qui mettent le journaliste, en porte à faux avec un citoyen, qui le traduit en justice, il a été créé un tribunal des paires, pour éviter la pénalisation systématique des délits de presse !

Cependant, le tribunal des paires n’a suffisamment réussi à moraliser l’exercice de la liberté de presse, afin de garantir le respect de l’honorabilité de citoyens et la sécurité des populations !

Cette situation s’est aggravée avec l’avènement des réseaux sociaux, à tel point que la Dépénalisation des délits de presse est devenue une problématique, qui se heurte de plus en plus, au besoin de respect de l’honorabilité des personnes et sécurité des populations !

C’est en cela que le devoir de responsabilité des professionnels de l’information et de la communication, est intervenue dans les débats sur la liberté de presse, au point de rendre nécessaire, la prise, de façon consensuelle, des mesures d’assainissement du milieu, avec l’institution de la » carte nationale de presse » !

Cela a été un grand pas dans la recherche d’un équilibre entre liberté de presse et devoir de responsabilité du journaliste professionnel !

Mais, avec la crise politique déclenchée, par la traduction en justice d’un leader politique , accusé de viol, l’équilibre fragile entre liberté de presse et devoir de responsabilité s’est rapidement détérioré.

Pourtant , c’est dans cet équilibre, que les journalistes exerçaient leur profession, jusqu’à ce qu’un fervent désir de participation à la manifestation de la vérité dans cette procédure judiciaire, les a mené, à faire des investigations, comme un juge d’instruction l’ aurait fait.

Mais, les journalistes oublient ,que toute investigation dans une affaire pendante devant la justice doit être encadrée par le Procureur.

. C’est ce désir débridé, qui a amené, les journalistes à ignorer, leur devoir de responsabilité, dans la diffusion de nouvelles sur cette affaire, pendante en justice et fortement politisée !

Au nom de la liberté de presse, ils se sont affranchis de ce devoir, qui empêche les dérives, qui risquent de porter atteinte au secret de l’instruction, pour donner naissance à une justice informelle sur la place publique, dans les plateaux de télévision, dans les « live » des réseaux sociaux, et autres débats ,à la radio,

C’est cela qui a permis une immixtion de personnes étrangères à la procédure encours ,à donner des informations à la place du procureur, au nom de la liberté de presse et d’expression, ou, même, pour dire le droit le droit , à la place des juges, au prétexte qu’ils sont diplômés , ou professeurs ,en droit !

Cette immixtion dangereuse, dans les procédures judiciaires, a peu à peu discréditer le pouvoir judiciaire, qui aurait dû intervenir ,depuis longtemps, en y mettant fin , en rappelant à tout à chacun, qu’une instruction dans une affaire judiciaire doit être encadrée par le Procureur.

Ce recadrage aurait permis au Procureur de sévir contre les récalcitrants, en saisissant, soit, le « tribunal des paires » soit, un juge , si nécessaire !

C’est ainsi, qu’il aurait été clairement établi les limites sur des informations sensibles, qualifiées « secret défense », ou « TOP secret » pour protéger le secret de l’instruction encours, la sécurité des populations, celle des Institutions de la République, et l’honorabilité des citoyens !

C’est le laxisme du pouvoir judiciaire, que nous payons aujourd’hui, avec l’arrestation du journaliste d’investigation Pape Ale Niang, pour avoir divulgué de documents « secret défense », dans une affaire pendante en justice !

Pape Alé s’est, unilatéralement, affranchi de son devoir de responsabilité, en divulguant des documents « secrets défense », et des informations portant atteinte à l’honorabilité de hautes personnalités des Forces de défense et de Sécurité !

Cependant, le journaliste est libre de rechercher et de trouver des informations.

Mais, par étique morale , et, professionnelles, qui, devrait lui rappeler son devoir de responsabilité , il ne devrait pas divulguer des documents pouvant porter atteinte à la sécurité des populations, même s’il pensait que cela pouvait contribuer à la manifestation de la vérité !

IL aurait dû porter ces documents, à la connaissance des avocats de la défense, qui, seuls, s’ils les estiment crédibles, ont le droit de les évoquer , au procès de leur client , pour le défendre , mais jamais, dans la place publique, au risque d’être sanctionné par le Barreau !

Ce que l’avocat ne peut pas faire , au risque de se faire sanctionner, aucun journaliste , au nom de la liberté de presse, ne peut se l’autoriser impunément !

Pape Ale Niang s’est octroyé des libertés, que sa profession ne lui accorde pas, il est donc, étonnant , de voir tous les acteurs de cette profession, par un « réflexe de corporatisme primaire », voler à son secours, pour le libérer, et le soustraire de la Justice, pour qu’il ne réponde pas de son acte, qualifié, de grave délit, de presse !

Si , les forces vives de cette Nation, les laissent faire , notre Nation, où , aucun « secret d’Etat » n’existerait plus, serait en péril

Le droit à la paix et à la sécurité de notre Nation, devrait primer sur la liberté de presse, qui est indissociable du devoir de responsabilité du journaliste !

Sauvons notre République démocratique, la paix et la sécurité de nos populations, , des agissements des lobbies extérieures et intérieures , pour confisquer notre souveraineté!

Il y va de la profession de journaliste et de la liberté de la presse, qui sont deux piliers de notre république démocratique, et de nos libertés collectives et individuelles, qui sont protégées par nos forces de Défense et de Sécurité !

Concitoyens journalistes !

Ressaisissez- vous, pour nul ne soit au- dessus des lois, pour que votre profession et la liberté de presse, continuent à contribuer à la construction de notre Nation , dans le maintien de la paix , et la sécurité du peuple !

Ibrahima SENE PIT -SENEGAL

Jean Louis Verdier - Rédacteur en Chef Digital - Paris- Dubaï - Hong Kong dakarecho@gmail.com - Tél (+00) 33 6 17 86 36 34 + 852 6586 2047

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