Politique

Abdoulaye Wade-Macky Sall: fin de la trêve

En donnant le nom du président Abdoulaye Wade au stade flambant neuf de Diamniadio le 22 février dernier, le président de la République Macky Sall avait installé une trêve politique non seulement entre lui et son prédécesseur mais aussi entre leurs deux partis qui sont les plus importants du paysage politique national.

Eh bien, cette trêve n’a duré que le temps d’une rose puisque la réalité politique et les enjeux des législatives ont fini de la faire voler en éclats. En effet, le PDS vient de sonner la charge pour dénoncer ce qu’il estime être « les dérives » de la majorité. Contre lesquelles les Libéraux sonnent la mobilisation et appellent à une grande manifestation de l’opposition.

Les pessimistes estimaient que ce gentlemen’s agreement entre le président Macky Sall et son prédécesseur n’allait pas durer. Tandis que d’autres, plus optimistes, rêvaient de retrouvailles de la grande famille libérale. Hélas, les premiers nommés avaient bien raison puisque la lune de miel entre Macky Sall et Abdoulaye Wade, qui a culminé au soir de l’inauguration du stade du Sénégal baptisé au nom du dernier nommé le 22 février, est en passe de virer à la lune de miel.

La tonalité rageuse du communiqué de presse publié ce mercredi par le PDS ne trompe guère sur le dégoût des Libéraux par rapport à des actes posés par le camp présidentiel. Entre autres griefs, la décision de la majorité de diminuer le nombre de députés sur la liste nationale suite à l’échec du projet de hausse du nombre de députés qui devait passer de 165 à 172.

« Le Président Macky Sall et son camp ont encore utilisé leur majorité mécanique pour poser à l’Assemblée nationale un acte purement politicien en direction des élections législatives. En effet, la décision unilatérale du gouvernement de diminuer le nombre de députés sur la liste nationale n’est rien d’autre qu’un choix clair de rupture de consensus de plus à travers l’Assemblée nationale » estiment Me Wade et Cie.

A les en croire, cette décision foule au pied le protocole additionnel de la CEDEAO qui interdit toute modification du processus électoral à six mois des élections sans un consensus acté par les parties prenantes. « Malheureusement, le régime de Macky Sall, toujours égal à lui-même, est resté maitre des fourberies et des combines dont le seul but reste une tentative indigne de rester au pouvoir en dehors de la volonté du peuple après s’être assuré une majorité à l’Assemblée nationale » soulignent les Libéraux.

Le PDS dénonce aussi une volonté affichée du régime en place d’empêcher près d’un million de jeunes de s’inscrire sur les listes électorales par l’utilisation de plusieurs filtres dont l’obtention préalable de la carte nationale d’identité et la courte période réservée aux inscriptions sur les listes. Des tripatouillages supposés qui poussent l’ancien parti au pouvoir à dénoncer « cette méthode anti-démocratique, rétrograde et malsaine savamment arrangée pour écarter systématiquement des listes électorales notre jeunesse qui devrait avoir la possibilité de choisir librement et démocratiquement les dirigeants qui vont changer l’avenir sombre que lui réserve le régime en place. »

Pour un audit contradictoire du fichier, rejet du parrainage et grande manifestation nationale
L’autre grief soulevé par les Libéraux concerne le fichier électoral sur lequel, disent-ils, le gouvernement entretient le mystère.

Selon eux, jusque-là, son contenu demeurerait opaque et son accès serait toujours refusé aux partis de l’opposition. D’où l’exigence « immédiate » par le PDS d’un « véritable audit contradictoire » du fichier électoral par l’ensemble des partis politiques. le parti de Me Abdoulaye Wade en profite pour dénoncer la dernière revue sommaire qui, selon lui, n’a été qu’une manœuvre de plus pour maintenir un fichier vicié et taillé sur mesure pour permettre au pouvoir en place de gagner les élections. «

Par ailleurs, le PDS appelle tous les acteurs politiques à s’unir pour rejeter énergiquement le système de parrainage anti-démocratique imposé par le pouvoir en place en violation de la décision de la Cour de justice de la CEDEAO n° ECW/CCJJUD/10/21 du 28 avril 2021.

Aujourd’hui, les actes successifs du régime démontrent que les conditions pour des élections législatives ouvertes, libres et transparentes au mois de juillet ne sont pas réunies. Par conséquent, à défaut de parvenir ensemble à des consensus autour de ces questions essentielles, le PDS appelle à une grande manifestation nationale afin de dénoncer et stopper les dérives diaboliques du régime en place.

La date de cette manifestation sera fixée après consultation de ses alliés et des partis de l’opposition » indiquent les Libéraux en conclusion.

El Hadj Sow

Jean Louis Verdier - Rédacteur en Chef Digital - Paris- Dubaï - Hong Kong dakarecho@gmail.com - Tél (+00) 33 6 17 86 36 34 + 852 6586 2047

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