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Abdou Diallo, le lion rugit plus fort

À peine un an en arrière, Abdou Diallo faisait ses débuts avec le Sénégal, après avoir porté le maillot des différentes équipes de France jeunes. Un choix mûrement réfléchi par le défenseur du PSG, parfaitement épanoui au sein des Lions de la Téranga. Au point d’être l’un des patrons de la meute d’Aliou Cissé, qui rêve de décrocher la première CAN de son histoire dimanche, face à l’Égypte.

26 mars 2021, stade Alphonse Massamba de Brazzaville. Aligné pour la première fois avec le Sénégal face au Congo dans cette rencontre comptant pour les éliminatoires de la CAN, Abdou Diallo devient international. Une première cape fêtée avec un clean sheet. 2 février 2022, stade du 4 Août.

En demi-finales de cette même Coupe d’Afrique, le défenseur du PSG se mue en homme providentiel pour les Lions de la Téranga en ouvrant le score face au Burkina Faso. Un enchaînement digne d’un buteur en pleine surface et direction la finale de la CAN. Entre ces deux dates, Abdou Diallo s’est parfaitement intégré au sein de la sélection guidée par Sadio Mané, au point d’en devenir l’un des patrons. Ce dimanche pour sa 14e cape, le défenseur rêve ainsi de décrocher le Graal : un premier sacre continental pour le petit pays d’Afrique de l’Ouest.

Intégration express
Formé du côté de l’AS Monaco, le natif de Tours a évolué avec les équipes de France des U16 jusqu’aux Espoirs, dont il fut le capitaine pendant près de deux ans. Avant donc de choisir de poursuivre sa carrière internationale avec le pays de son père, le Sénégal. « J’ai deux belles cultures, deux belles nationalités. Après, il faut faire un choix. Mais ça ne fait pas de moi quelqu’un qui est moins français. Ou plus sénégalais. Je suis juste Abdou Diallo avec mon parcours, ma vie. Et aujourd’hui, c’est une force, confiait-il au printemps dernier dans une longue interview à L’Équipe.

Le premier hymne, je repensais à mon enfance, quand mon père célébrait toutes les victoires du Sénégal et je me suis dit : « Ah ouais, maintenant, c’est moi. » »

Un choix réfléchi et qui trouve ses origines dès l’été 2019. Celui qui évolue alors au Borussia Dortmund n’est pas convoqué par Sylvain Ripoll pour l’Euro Espoirs au motif d’une opération prévue de longue date. Il part alors se ressourcer au pays de la Téranga, où il n’a alors jamais mis les pieds.

La suite, c’est sur la chaîne Oui Hustle qu’il la raconte : « Tous les préjugés, ils tombent. Ils tombent, ils tombent, ils tombent. Je kiffe, ma femme elle kiffe. Si j’avais su avant… » Le jeune homme décide alors d’entreprendre les démarches auprès du consulat du Sénégal, avec l’issue que l’on connaît.

Profession patron
En quelques mois, Diallo est devenu un cadre de l’équipe d’Aliou Cissé, au milieu de Sadio Mané, Kalidou Koulibaly, Idrissa Gueye et compagnie. Jusqu’à prendre la parole devant le vestiaire dans la foulée de la victoire face à la Guinée équatoriale, appelant ses coéquipiers à la prudence et au sérieux au moment d’aborder le dernier carré.

Message reçu cinq sur cinq à en juger par la prestation livrée face au Burkina, trois jours plus tard. « Honnêtement, je n’ai jamais vu un groupe comme ça. Cela fait quelques années que je suis professionnel et c’est le meilleur groupe que j’ai connu. On est comme une famille et on espère décrocher quelque chose ensemble » , pouvait savourer Diallo au coup de sifflet final.

Si le Sénégal peut croire en un premier titre à la CAN, il le doit aussi à Abdou Diallo. Patron défensif en début de tournoi en l’absence de Kalidou Koulibaly, leader dans le vestiaire, buteur en demi-finales… Un rôle majeur que beaucoup aimeraient le voir reproduire avec le PSG, où il n’a pour l’heure pas vraiment réussi à se faire une place au soleil parmi les stars.

Pour sa troisième saison dans la Ville Lumière, Diallo ne compte pour l’heure que treize apparitions. « Je me suis construit dans la difficulté. Et en venant à Paris, j’ai trouvé ça. Aujourd’hui, que ce soient Thiago Silva, Marquinhos ou Kimpembe, c’est le top 5 ou 7 mondial, glissait-il encore à L’Équipe à propos de son adaptation à Paris. Eux sont habitués à ce contexte de très forte exigence. Ce contexte de : « C’est le trophée qui compte. » »

Ce dimanche à Yaoundé, sur les coups de 20 heures, seul le trophée comptera face à l’ogre égyptien et ses sept sacres. L’occasion rêvée pour Abdou Diallo de montrer qu’il a bien appris la leçon pour mieux l’exporter dans son nouveau chez-lui.

TOM BINET 

Jean Louis Verdier - Rédacteur en Chef Digital - Paris- Dubaï - Hong Kong dakarecho@gmail.com - Tél (+00) 33 6 17 86 36 34 + 852 6586 2047

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